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Grandville, de Bryan Talbot

Publié le 16 janvier 2011 par Acdehaenne

Le meilleur flic de Scotland Yard traque un gang d’assassins dans le Paris de la Belle Époque. Son enquête le mènera dans les recoins sombres de la haute société et lèvera le voile sur les heures les plus terribles de l’Histoire. Un magnifique univers steampunk : taxis à vapeur, machines volantes et automates. Les aventures de LeBrock vont à toute allure et de coup de théâtre en coup de théâtre. Un coup de maître de Bryan Talbot.

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Grandville met en scène l’inspecteur Lebrock, blaireau de son état. A la manière de Blacksad dont 

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j’ai déjà parlé ici, Grandville est une BD anthropomorphique sous fond de Polar. Cependant, la comparaison s’arrête ici.

Le temps de cet article, je vais vous exposer ce qui fait la force de l’œuvre de Bryan Talbot, à savoir son esthétisme, son soucis du détail uchronique et ses délicieuses références à la Bande Dessinée Franco-Belge, pas si courant pour un Anglais. Au passage, j’attire votre attention sur la couverture de la BD qui est elle-même une référence à la maison d’édition qui publiait le père spirituel du steampunk, Jules Verne lui-même. 

Le coup de crayon de Bryan Talbot ne peut pas laisser insensible. Les personnages apparaissent parfois figés et, malheureusement, souvent inexpressifs. Dans le domaine de l’anthropomorphisme, Grandville ne parvient pas à me faire oublier le trait de Garnido. Mais passons sur ce détail négatif : il y a tellement plus à souligner !

Car à mes yeux, l’ambiance ne passe pas tant par les personnages que dans la mise en scène entière, dans son dynamisme et dans le choix des teintes choisies pour la soutenir. Nous passons des couleurs chaudes, résolument steampunk, à des couleurs froides héritées des anciennes BD de notre enfance plus ou moins lointaine : Bécassine et Spirou en tête. Dépasser la surprise que peut constituer le dessin est une nécessité tant la force graphique de Grandville les transcendent. Par ailleurs, il ne faudrait pas que vous fermiez le livre. Vous rateriez tant de choses que je vais vous exposer maintenant.

Je ne peux pas évoquer la qualité graphique de la BD sans dire un mot sur Paris ! Paris Messieurs-Dames ! Je crois que je tiens là ma représentation favorite de la capitale française.

Parce que j’ai omis de vous dire, comme par inadvertance, qu’à l’époque décrite par Bryan Talbot, la France règne en maitre sur l’Europe, l’Angleterre est à peine indépendante et sous l’œil méfiant de son voisin au coq. Mais voilà, comme son nom le laisse entendre, l’inspecteur Lebrock est bien britannique, et qui plus est, s’évertuant à déjouer un attentat contre une certaine tour française.

Et nous arrivons au second tour de force de l’auteur. Grandville est une BD steampunk, faisant la part belle à l’uchronie. Ce qui n’est pas si courant dans la BD actuelle. Alors, quand elle est de cette qualité. Nous ne pouvons que la saluer, et l’encourager. Je n’en dirais pas plus. Je pense que les quelques informations distillées ça et là dans l’article peuvent laisser entrevoir toute la richesse du scénario, la noirceur des intrigues politiques, l’amusement des références aux partis et personnages publics contemporains, la violence ce certains choix et l’héroïsme de ce vrai anti-héro. Et en plus, pour nos amis mustélidés, le furet est bien présent !

Je vous signale en passant, que le second tome, Grandville Mon Amour, est prévu pour 2011 !

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note :

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Les Murmures


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