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Nic Oumouk, T1 : Total Souk pour Nic Oumouk - Manu Larcenet

Par Belzaran

 

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Titre : Nic Oumouk, T1 : Total Souk pour Nic Oumouk
Dessinateur : Manu Larcenet
Scénariste : Manu Larcenet
Parution : Avril 2005 

Mon avis d’aujourd’hui porte sur un album dont la première parution date d’avril 2005. Il s’agit du premier tome des aventures de Nic Oumouk. Cet opus s’intitule « Total souk pour Nic Oumouk ». La couverture nous présente un jeune garçon avec sa casquette et ses lunettes protégé par un super héros faire fuir des délinquants, tout cela au beau milieu d’une cité comme on les connaît. On comprend également très vite que ce cher Nic Oumouk n’est autre que le petit garçon. Ce bouquin est écrit par Manu Larcenet, célèbre entre autre pour « Le retour à la Terre », « Le combat ordinaire », « Blast » et tant d’autres œuvres de qualité. Cet album édité chez Dargaud dans la collection « Poisson Pilote ». Il est d’un format classique. L’histoire s’étire sur une grosse quarantaine de pages. L’ouvrage est vendu à un prix à peine inférieur à onze euros. La série est actuellement composée de deux tomes. Je ne sais pas si elle est terminée n’ayant toujours pas lu le second opus.

Nic Oumouk est un petit garçon qui mène sa vie dans sa cité. Les notes à l’école ne sont pas brillantes. Les occupations ne sont pas légion. En plus, ce cher Nic a tendance à être la tête de turc du caïd local qui ne cesse pas de le racketter. En plus de cela, sévit dans les lieux un curieux super héros nommé Edukator. La nuit, il combat les fautes d’orthographe, de grammaire et de conjugaison. Notre ami ayant tendance à avoir le français hasardeux dans ses tags est souvent victime du sens de la justice littéraire de l’éducateur masqué. Bref, Nic n’en peut plus. Il veut être délinquant mais comme il le dit sur le quatrième de couverture : « Comme que c’est dur, la vie de délinquant, je ne sais pas si je pourrai faire carrière… »

Cet ouvrage s’adresse à un public large. On y retrouve l’atmosphère qui existe dans « le retour à la Terre ». « Nic Oumouk » est à la banlieue ce que « Le retour à la terre » est à la campagne : une ode drôle et pleine de tendresse. Le ton est léger. L’humour est présent à toutes les pages. Malgré tout, Larcenet arrive à faire passer quelques messages à travers son histoire. Sans tomber dans le pathos, ni dans la sociologie de comptoir, Larcenet nous décrit le quotidien dans une cité loin des clichés violents ou moralisateurs que nous en offrent la télévision. Pour résumer, Larcenet nous prouve qu’une histoire peut se dérouler dans une cité sans pour autant avoir besoin d’adjoindre un sociologue à la rédaction du scénario.

L’histoire est complètement centrée autour du personnage de Nic Oumouk. Il ne sort pas du lot et rêve d’un destin grand et majestueux. Il veut être tour à tour agent de chanteur rap puis délinquant homme de main. Bref, ce cher Nic a des choix d’orientation très tranchés. C’est donc son quotidien qu’on suit. Son quotidien est d’ailleurs composé de toute une série de cercles qui interfèrent plus ou moins. On le voit à la maison avec sa mère et sa grand-mère. Il y est le petit enfant poli et éduqué. Ensuite quand il est avec ses amis, il joue « au grand » qui a tout vu et tout fait. Enfin quand il se trouve avec la bande de loulous du quartier, on découvre un petit garçon craintif qui a du mal à assumer son choix de passer du côté obscur. Ces différentes variations font que d’une page à l’autre, l’intrigue se relance et que le scénario ne s’essouffle jamais vraiment.

Les personnages sont nombreux. Du fait du style de Larcenet et de l’esprit de la série, ils sont tous un petit peu caricaturaux et rentrent dans un case humoristique bien spécifique. Les personnages secondaires sont très réussis. Sa famille, ses amis, les gamins de la cité ou encore les différents adultes qu’il rencontre amènent tous quelque chose à l’histoire. Ils donnent tous vie à l’univers dans lequel se déroule la trame. On prend énormément de plaisir à les rencontrer. A cela s’ajoute la dimension secrète d’Edukator. Qui est ce pourfendeur des fautes d’orthographe ? Il s’agit d’un intérêt secondaire de l’histoire non négligeable.

L’ambiance de l’album est donc incontestablement au divertissement et à la détente. Très rapidement, on ressent de l’empathie pour ce pauvre Nic Oumouk. On aimerait qu’il trouve sa voie et qu’il quitte son statut de martyr. Mais cela ne nous empêche pas de rire sans retenue à ses maladresses et à ses mésaventures. Au-delà des gags qui agrémentent son quotidien, on s’intéresse également à voir ce qu’il devient. La trame générale n’est pas dénuée d’intérêt. Bref, on ne s’ennuie jamais en lisant cet album. On prend plaisir à errer au milieu des tours dans ce monde qu’on ne maitrise pas forcément tous.

Côté dessins, l’heure n’est pas à la morosité. On retrouve le trait de Larcenet si particulier. Les personnages sont plutôt « cartoonesques ». Les expressions son excessives. De plus, les couleurs sont de sortie. Cela rend la lecture particulièrement agréable. Les dessins sont en totalement adéquation avec l’atmosphère de la narration. Le style graphique de l’auteur participe à notre immersion dans l’histoire. Une nouvelle fois l’analogie avec « Le retour à la terre » est évident.

En conclusion, je ne regrette pas de m’être offert cet opus sur les conseils d’un collègue. On passe vraiment un moment de lecture très agréable. Je pense d’ailleurs que le plaisir ne se relâche pas au fil des relectures. Je n’irai pas jusqu’à dire que cet album est un monument du neuvième art mais une chose est sûre, on ne s’ennuie pas une seconde en le découvrant. Il est plutôt dense en qualité, ce qui n’est pas rien. Il ravira donc les adeptes du genre dont je fais ardemment partie. Il ne me reste donc plus qu’à vous conseiller d’aller découvrir qui est donc ce cher Nic Oumouk.

par Eric The Tiger

Note : 16/20


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