Par cette phrase susmentionnée, Gbi de Fer, artiste comédien et agent à la mairie de Yopougon s'est prononcé sur le scrutin présidentiel du 28 novembre dernier. Ce, sur Ivoire TV.net, une chaîne en ligne basée aux Etats-Unis
Le vendredi 14 janvier dernier, Gbi de Fer (directeur artistique du "Djély théâtre" d'Abidjan) est passé devant le conseil du syndicat des travailleurs de la mairie et son chef du service socio-culturel. Tous, y compris son chef lui ont reproché ce fait.
Gbi de Fer, l'on parle tantôt de ton renvoi du service socio-culturel de la mairie de Yopougon suite à une déclaration politique en faveur de M. Alassane Ouattara. Qu'en est-il exactement ?
Renvoi ! Je n'y pense pas sauf que le vendredi 14 janvier dernier j'ai été entendu et par mon chef de service et par le conseil du syndicat des travailleurs de la mairie de Yopougon.
Tous m'ont reproché d'avoir cautionné la victoire de Ouattara en ces termes " Mille fois on va reprendre les élections au Nord, mille fois Ado va les gagner ". J'ai dis cela au cours d'une émission que je présente sur Ivoire TV.net, une chaîne en ligne basée aux Etats-Unis.
Mais sur quoi te bases-tu pour faire une telle affirmation ?
Sur deux raisons essentielles. La première, sur les résultats proclamés par la Cei. La deuxième raison tient au fait que le Nord est le fief de Ouattara. Tout comme on ne peut pas battre Laurent Gbagbo à Ouragahio, j'estime qu'on ne peut pas battre Ado au Nord.
Après les consignes de ta hiérarchie, tu retires donc tes propos ?
jamais, si c'est à reprendre, je le ferai sans aucune crainte. Mais qu'on comprenne que je suis un leader d'opinion, un citoyen libre, à ce titre, je peux donner mon avis sur un fait majeur. Je n'ai pas parlé en tant qu'agent de la mairie mais plus tôt en tant que Gbi de Fer. Et puis mon intérêt personnel n'est pas au-dessus d'un intérêt national.
Ne crains-tu pas d'éventuelles menaces en ces temps d'incertitudes ?
Depuis que ma déclaration fait des vagues, je reçois au moins dix messages par jour. Mais ce qui est réconfortant, c'est que sur dix, huit sont des félicitations et les deux autres, des menaces.
Vous savez désormais, c'est une tradition en Côte d'Ivoire. Dès que tu apportes une contradiction, tu deviens un diable. Je dis dans ce cas, qu'on retourne simplement au parti unique.
Gbi de Fer, ton raisonnement nous fait penser à celui d'un militant Rdr ?
Jamais je ne le suis puisque je déteste la politique. Mais dans la vie, il faut être honnête et courageux. Peut-être qu'on peut me reprocher d'être plus proche du maire Doukouré Moustapha qui est pour moi un père.
Il a beaucoup fait pour moi et je lui dois une reconnaissance qui peut se traduire par un soutien à tout ce qu'il entreprend. De même que j'ai adopté Zié Coulibaly Pewelegnan. Telle que la politique se pratique en Côte d'Ivoire, je m'en méfie beaucoup.
En tant que leader d'opinion, as-tu une proposition pour une sortie de crise ?
Je suis d'abord d'avis avec ceux qui écartent l'option militaire. C'est-à-dire, la force donc la violence qui peut détruire inutilement notre belle Côte d'Ivoire. Par contre, je suis pour la reprise du scrutin dans les sept localités dont les résultats ont été annulés. Même celui de la France.
Donc pour le recomptage des voix comme le souhaite Laurent Gbagbo ?
Evitons de faire de la confusion. La reprise du scrutin est différente du recomptage. On va recompter quoi même. Je pense que c'est le lieu pour le président Laurent Gbagbo de s'en prendre à ses directeurs de campagne qui l'ont fait échouer.
Avec plein d'argent qu'ils ont reçu pour battre sa campagne, certains ont préféré achever leurs maisons en chantier, d'autres et les moins ambitieux, ont préféré s'offrir de meilleurs week-ends, oui des week-ends dorés avec des jeunes filles qui ont parfois l'âge de leurs enfants. A la place des bulletins, ce sont des billets d'hôtel qu'ils envoient au pauvre monsieur. (Rires)