Le jour où Sophie Calle (une artiste un peu beaucoup très conceptuelle) a décidé de passer une semaine à manger les repas de Maria Braun, l’héroïne du Léviathan de Paul Auster (un auteur américain que j’adore quand je ne m’appelle pas Lucie Béluga); ce jour-là… Je l’ai maudite. Manger ce qu’un auteur exubérant a inventé en mots, alors que moi-même, apprentie auteure je conçois mes plats comme des histoires, c’était génial comme idée. Tordu à souhait. Alors boulimique littéraire, j’ai écumé les pages pour trouver d’autres festins de papier à mettre en forme dans mes assiettes. Et à part chez mon copain Harry… J’ai rarement été séduite. Jusqu’à….
Jusqu’à Sue Grafton qui elle aussi a eu une idée génialissme, écrire 26 polars tous basés sur une lettre de l’alphabet. Simple, efficace. Comme si ça ne suffisait pas, Sue a créé THE personnage. Parce qu’il faut vous expliquer, un polar n’existe pas sans son personnage, soit un gentil, soit un méchant (soit quand on s’appelle Conan Doyle, les deux). Souvent d’ailleurs, c’est un gentil pas trop lisse, un flic tourmenté et plus il est tourmenté, plus il est humain, plus on l’aime. (On pourrait croire que c’est facile d’écrire quand je dis les choses comme ça…). Bref Sue a donné naissance Kinsey Millhone. Et Kinsey, elle déchire. Pourquoi? A cause du sandwich de la mort qui tue (là le nom est de moi). Je ne sais pas si c’est aussi institutionnel aux Etats-Unis que le fameux peanut-butter/jelly; reste que ça mériterait.
Pour 2 sandwichs bon à mourir et quelques pages de purs plaisirs:
- 4 tranches de pain
- 2 cornichons énorme type malossol en tranches fines
- 4 toastinettes au cheddar ou pleins de copeaux de cheddar ou même de conté
- Du beurre de cacahuète
Oui oui c’est tout, non c’est pas étouffe chrétien, c’est bon : D
Toastez, tartinez, garnissez, assemblez, coupez en triangle et mangez.
Et là mon potiron, tu savoures, la douceur salée de la cacahuète, la fraicheur piquante du cornichon, le crémeux fumé du fromage et le moelleux chaud réconfortant du toast à peine sorti du toaster….
ça+ un plaid doux+ un bon polar (ou castle ou le mentalist ou ou), c’est une des définitions du bonheur !
En attendant, bon appétit mes potirons!
Petite postface de Mlle Mélissandre L. Depuis d’ailleurs je n’ai jamais cessé d’avoir une relation très spéciale avec la dame… J’adore ce qu’elle fait mais ça m’énerve que ce ne soit pas moi qui le fasse en premier. J’ai cette impression de v(i)ol perpétuel de vie, que ce soit par rapport à moi ou par rapport aux « victimes » de ses « oeuvres »… du coup, je prends désormais soin de l’éviter comme la peste…