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Fujiya & Miyagi au coeur de la machine

Publié le 19 janvier 2011 par Albumsono
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Fujiya & Miyagi - Ventriloquizzing

A force de construire leur musique autour de la figure de la répétition, les Britanniques de Fujiya & Miyagi prennent le risque de finir par eux-mêmes se répéter. Leur quatrième album Ventriloquizzing, dans la parfaite lignée de Transparent Things et de Lightbulbs, n’échappe pas totalement à ce défaut, mais propose par ailleurs quelques intéressantes pistes de renouvellement.

Dès le titre éponyme en ouverture, nous voilà en terrain connu : une grosse ligne de basse, un chant parlé autour d’un texte pince sans rire, une mélodie au synthé. Bref, une forme de krautrock modernisée, volontairement un peu terne. Et avec Sixteen Shades of Black and Blue placée ensuite, on retrouve cette forme d’obsession mathématique qui convient parfaitement à cette musique au carré. Et le résultat est bien souvent entêtant, à l’image du Yoyo, qui n’arrête pas de monter et de descendre.

Perte d’humanité

Mais là où le groupe manie à la perfection la répétition donc, Ventriloquizzing offre aussi quelques beaux effets de variations. Si l’album forme un tout cohérent, chaque morceau a sa propre mélodie parfaitement soignée, du lent mouvement de synthé de Pills au plus rapide Tinsel & Glitter. Surtout, le quatuor s’évertue à briser la monotonie au sein même des titres. Des chœurs prennent peu à peu possession d’Universe, Cat Got Your Tongue est habité par des guitares un peu crades en fond sonore qui passent ensuite au premier plan et Minestrone est traversé de plusieurs lignes mélodiques qui se répondent.

Il faut voir dans cette volonté de dérégler peu à peu la machine plus qu’un simple jeu formel. On touche ici au cœur même d’un album qui se sert d’images et d’un ton monocorde pour dénoncer une certaine perte d’humanité. Le yo-yo est ainsi l’individu qui n’a pas de pensées propres mais va là où va le vent. Le ventriloque est de même celui qui ne fait que répéter ce que le pouvoir lui souffle. Des sentiments peu à peu amoindris par l’effet des pilules et leurs effets secondaires (Pills), fondus dans les paillettes du décor (Tinsel & Glitter). Et même quand le groupe chante : « Let me whisper in your ear and tell you it will be OK » (OK), une forme d’inquiétude s'installe. A répétition.

KidB


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