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Krysar, de Jiri Barta

Publié le 20 janvier 2011 par Acdehaenne

Adapté d'une sombre légende médiévale d'Allemagne du Nord, Le joueur de flûte évoque l'histoire d'un mystérieux personnage qui, au seul son de sa flûte, peut débarrasser la ville des rats qui la rongent. Trahi par le Conseil de la ville, qui au lieu de l'or promis, ne lui jette qu'un bouton, Krysar reprend sa flûte et entraine les habitants à la ruine. A grand renfort de poupées de bois et de décors sculptés, Jiri Brata livre une formidable relecture du conte du Joueur de flûte de Hamelin. Entre envoûtement et effroi...

Krysar (1985, 53min.), film tchécoslovaque de Jiri Barta...

Le conte du Joueur de flûte de Hamelin date, à la louche, du XVème siècle. C’est un conte allemand,

Les Palais des déviants
comme le laisse supposer son titre, que les frères Grimm ont notamment fait parvenir à nos oreilles. Krysar en est une relecture toute de poupées et de bois, de 1985. Le film frappe davantage par son graphisme et son ambiance que par le jeu « d’acteurs », inexistant puisqu’il n’y a pas à proprement parler de doublage. Cela serait inutile de toute manière tant les événements du conte s’enchainent tout en cohérence et inéluctabilité.

A une époque reculée, une cité vraisemblablement opulente est rongée par les rats. Ceux-ci paralysent l’économie et créent le malaise parmi les habitants. N’y tenant plus, les notables de la cité sollicitent Krysar dont les pouvoirs du son de sa flûte semblent être le remède à leur Mal. Et ils le sont. Ainsi, ne doutant pas de la promesse faite alors, il s’en va muni de son instrument et libère la cité des rats. Seulement, les notables sont cupides et lui refusent la rétribution promise. Leur perte est alors aussi cruelle qu’inéluctable.

Le conte, comme n’importe lequel mais ça nous en avons parlé, est une lecture à tiroirs. Certains évoquent la dimension historique, et donc nécessairement sociale. L’hygiène n’était pas ce qu’elle est devenue, et les épidémies étaient monnaie courante. De ce point de vue, le conte permet d'expliquer les décès soudains et massifs, et la perte des forces vives d’une ville. Nous pouvons aussi y voir peut être un rôle plus moral. L’opulence et la cupidité figurent sur la liste des pêchés capitaux. Ce sont aussi ces défauts qui privèrent Krysar de l’argent promis en récompense de son service. Bien que condamnable, sa vengeance devient justifiée par le comportement des notables.

Par ailleurs, Krysar peut se regarder uniquement pour son visuel, servant de support efficace à une histoire qui ne l’est pas moins. L’esthétique, visuelle et sonore, fait mouche. Les décors somptueux offrent un cadre de choix à une animation de poupées. Bref, de tous points de vue, ce film est à la hauteur des exigences les plus grandes.

note :

Krysar, de Jiri Barta
Krysar, de Jiri Barta
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Les Murmures


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