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Le Chant d'Excalibur, T6 : Les Gardiennes de Brocéliandre - Eric Hübsch & Christophe Arleston

Par Belzaran

 

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Titre : Le Chant d'Excalibur T6, Les Gardiennes de Brocéliande
Dessinateur : Eric Hübsch
Scénariste : Christophe Arleston
Parution : décembre 2010

Le sixième et dernier tome de la série « Le chant d’Excalibur », édité chez Soleil, s’intitule « Les Gardiennes de Brocéliande ». Arleston s’est associé à Melanÿn pour le scénario. Les dessins sont l’œuvre de Hübsch. La couverture est assez réussie. Elle nous montre Gwynned brandissant Excalibur entourée de feu, Merlin est à ses genoux. Tout cela semble se dérouler sur le lieu mythique de Stonehenge. Cela traduit parfaitement la dimension finale de cet ouvrage. Le format du livre est assez classique. L’histoire se déroule sur une cinquantaine de pages. Le bouquin, paru ce mois-ci, est vendu à treize euros cinquante.

Comme je vous l’ai précisé, cet opus se veut être le dernier de la série à laquelle il appartient. « Le chant d’Excalibur » se déroule en plein Moyen-âge. La foi chrétienne vit son heure de gloire. Le petit peuple de la magie est en train de dépérir. Le mythique Merlin se trouve libéré du rocher dans lequel il avait été enfermé. Il se voit confier une mission par Viviane de bouter les chrétiens hors d’Irlande pour redonner sa place à la magie. Pour cela, il est aidé par la nouvelle élue d’Excalibur, la ravissante et jeune Gwynned….

Dans ce sixième tome, nos deux aventuriers ont pour objectif de retrouver le site de Stonehenge afin d’invoquer un rituel qui porterait un coup fatal aux chrétiens. Evidemment, tout ne se passe pas comme prévu. Le site n’est plus ce qu’il était, la forêt de Brocéliande n’est plus ce qu’elle était… Le courage de Gwynned ajouté à la roublardise de ce cher Merlin permettront-ils aux gentils de vaincre une nouvelle fois des méchants ?

A l’image de la série, cet album s’adresse à un public large. Les adolescents comme les adultes prendront plaisir à se plonger dans ce monde moyenâgeux sur un fond de légende arthurienne. On retrouve donc des héros, des légendes, de la magie, des combats, etc. Le ton humoristique est une marque de fabrique d’Arleston et il l’utilise une nouvelle fois dans « Le chant d’Excalibur ». Je tiens par contre à préciser qu’il me parait indispensable d’avoir lu les cinq premiers tomes pour comprendre parfaitement « Les Gardiennes de Brocéliande ». Avec cet album, vous trouvez donc un ouvrage léger d’ « héroïc fantasy » qui offre une deuxième vie à ce cher Merlin et ses acolytes.

Le scénario de cet album semble ressembler à celui des tomes précédents. Au gré de leur voyage, Merlin et Gwynned se voit confier une mission qui a pour conséquence de réveiller la magie dans un lieu où elle était en hibernation. Mais cette fois-ci, une différence est de sortie. Merlin semble se réveiller de nulle part et proposer un rituel qui s’avèrera être un coup fatal pour vaincre les chrétiens. Je me pose donc la question : Pourquoi n’avoir pas commencé par cela ? En regardant la trame générale de la série, il y a un certain déséquilibre. Nos deux héros dans chacun des albums précédents remportent une victoire très locale. Et là, du jour au lendemain, ils vont se fixer un objectif qui a pour but de mettre un KO fatal à leur adversaire. Je trouve que le changement d’échelle est trop radical pour que n’apparaisse pas une impression de lire une fin bâclée. C’est vraiment dommage. Une fois ces réserves posées, l’histoire possède des ingrédients de qualité : Stonehenge, Brocéliande, Merlin, Excalibur, dryades… Tout le monde est là pour nous offrir un feu d’artifice de qualité. Hélas, le soufflet retombe vite. Le scénario est vide est multiplie les nœuds pour cacher le vide. C’est vraiment décevant. De plus, cela a pour conséquence de faire quasiment disparaître le côté drôle et décalé qui faisait la qualité des premiers tomes de la série. Les auteurs semblent s’essouffler.

Les personnages sont nombreux et hauts en couleur à graviter autour de la trame. Néanmoins, la lumière est phagocytée par Merlin et Gwynned. Voir une jeune pucelle jouer le rôle de successeur d’Arthur est une bonne idée. Présenter le mythique Merlin comme un alcoolique pervers est également une excellente initiative. Leur relation sur le ton du « je t’aime moi non plus » est l’essence de la dimension humoristique de la série. Dans ce sixième tome, le côté répétitif des vannes, le côté prévisible et trop excessif de certaines de leurs réactions font qu’on sourit quand on riait précédemment. L’essoufflement des deux héros n’est pas compensé par les personnages secondaires. Ils sont nombreux mais ne trouve jamais réellement une place dans l’histoire. C’est dommage car l’univers de la magie ne manque de personnages pouvant égayer une intrigue. Cela a pour conséquence que notre attrait pour l’issue de la quête diminue.

Tous ces défauts ont pour conséquence de nous rendre assez spectateur de l’histoire. On a du mal à s’impliquer dans la quête, on n’a plus l’impression d’être à leur côté dans leurs aventures. On n’a plus peur pour eux. C’est d’autant plus triste que les premiers tomes déclenchaient en moi tous ces sentiments. On ne ressent pas d’atmosphère dramatique quant à la nature de leur combat. Bref, j’ai lu cet album sans être réellement transporté et je ne suis pas sûr que je ressente bientôt le besoin de m’y plonger à nouveau.

Concernant les dessins, ils correspondent parfaitement à l’esprit de la série et de son public. Les personnages sont plutôt réussis. On n’a aucun mal à la différencier et à lire leurs sentiments. Le côté excessif et humoristique de la trame passe souvent par les dessins. L’accent est vraiment mis sur les personnages. Les décors ont peu de place dans l’histoire. C’est dommage parce que Hübsch fait des cases de paysage très réussies. Cet aspect aurait gagné à être exploité dans le sens où le fait que nos deux amis voyagent beaucoup, on profiterait plus intensément du dépaysement permanent.

Au final, vous l’aurez compris, cet album m’a profondément déçu. Je trouve qu’il bâcle l’issue d’une série pour laquelle j’avais une profonde affection depuis le premier tome. De la même manière, je trouve que la dimension humoristique a disparu au profit d’une trame touffue sans grand intérêt. Je pense donc que ceux qui possèdent le début de la série doivent se l’offrir pour boucler la boucle. Mais il ne faut pas s’attendre à un dénouement à l’issue de leurs attentes. La déception est vraiment un sentiment désagréable…

par Eric the Tiger

Note : 8/20


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