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Vote du Jury du Millénaire - Le temps presse

Par Alban Ravassard

Bonjour à toutes et à tous,

Il y a quelques jours, j’ai été approché pour faire partie des blogueurs membres du jury du millénaire. Il s’agit en fait de voter pour mes trois films préférés dans le but de décerner un « Prix des blogueurs » aux finalistes de ce concours. Ils étaient 309 participants. Il n’en reste plus que 16 dans la catégorie fiction et 6 dans la catégorie animation.

Jury du millénaire
Mais de quoi ces films traitent-ils exactement, me direz-vous ?

Flashback.

En septembre 2000, 191 gouvernements se sont engagés à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici à 2015. Pour cela, ils se sont fixés 8 objectifs : les objectifs du millénaire pour le développement.

Il y a de cela près d’un an, en février 2010, sortait une œuvre collective intitulée « 8 » composée de 8 courts métrages réalisés par de grands noms du cinéma pour défendre les objectifs du Millénaire des Nations Unies, dont Danone Communities est partenaire.

Découvrez les 8 objectifs du millénaire, les courts-métrages correspondants et leurs réalisateurs ci-dessous :

Pour visionner directement un film, cliquez sur le visuel qui lui correspond.

1) Réduire l’extrême pauvreté et la faim : Tiya’s dream de Abderrahmane Sissako

Tiya's dream

2) Améliorer la santé maternelle : L’histoire de Panshin Beka de Jan Kounen 

The story of Panshin Beka

3) Réduire la mortalité infantile : Mansion on the hill de Gus Van Sant 

Mansion on the hill

4) Assurer l’éducation primaire pour tous à The letter de Gael Garcia Bernal

The letter

5) Combattre le SIDA, le paludisme et d’autres maladies à SIDA de Gaspar Noé

AIDS

6) Assurer un environnement durable à The water diary de Jane Campion 

The water diary

7) Mettre en place un partenariat mondial pour le développement à Person to person de Wim Wenders

Person to person

8) Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes à How can it be ? de Mira Nair

 

How can it be

En 2011, ce projet est passé dans une nouvelle phase. En effet, les réalisateurs de 8 ont passé le relais à des réalisateurs moins connus. Chacun a dû illustrer dans son film la défense de l'un des objectifs du millénaire.

Ce sont ces films que j’ai été invité à découvrir au siège social parisien de Danone lors d’une projection organisée spécialement à l’occasion de ce « Prix des blogueurs ». L’accueil était très sympathique et ce fut un réel plaisir de découvrir les 16 films en compagnie des autres blogueurs participants.

Tous les films défendaient un objectif de manière très claire. Mais avec plus ou moins d’efficacité et de subtilité. Au final, cinq films parmi les 16 présentés ont particulièrement retenus mon attention. Mais il ne fallait en retenir que trois.

J’ai donc basé mon choix sur plusieurs critères : le traitement et la défense du (ou des) objectif(s) du millénaire choisi(s), la qualité cinématographique (scénario, mise en scène, image, montage et traitement sonore) et la qualité émotionnelle du film.

Voici donc mes trois gagnants :

- En troisième position nous retrouvons Avis de tempête.

Dès les premières images ça commence fort, avec une esthétique soignée et le dévoilement de l’objectif choisi : « Assurer un environnement durable » qui est traité ici sous l’angle spécifique du réchauffement climatique.

S’en suit le développement efficace d’une idée très originale : un huis- clos mettant un homme d’affaires pollueur sous le coup d’un sortilège lui faisant vivre les conséquences du réchauffement climatique auquel il contribue à l’intérieur de sa maison. Au programme : montage rythmé, mise en scène au cordeau, incroyable travail de décoration, le tout placé sous le signe de références cinématographiques revisitées : Vidéodrome de David Cronenberg pour la télé animée d’une vie autonome ou bien Indiana Jones de Steven Spielberg pour la quête des statuettes et les pièges à déjouer.

Le film se termine sur un coup de théâtre burlesque, évoquant L’arroseur arrosé. Le businessman sera ainsi victime des conséquences du réchauffement climatique qu’il a contribué à entretenir. Belle manière de mettre en garde sur les déviances de la pollution excessive.

- En deuxième position figure le court-métrage Amal

 

Amal est un très beau court-métrage qui défend deux objectifs du millénaire : « Assurer l’éducation primaire pour tous » et « Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ».


Amal, c’est le prénom d’une petite fille qui souhaite devenir médecin. Nous suivons son parcours et celui de son frère. Ce parcours est dépeint avec un vrai regard et une vraie sensibilité et non sans humour (mention spéciale à une scène magnifique où un jeune garçon raconte un film de Chuck Norris à un de ses copains).

Ainsi, l’empathie que nous ressentons pour les jeunes protagonistes de ce film n’en va que grandissante. Ceci renforce l’impact dramatique de la pression socioculturelle qui s’abat sur la jeune Amal, brisant ses rêves d’émancipation, malgré la tentative de sauvetage de son jeune frère auprès du chef de famille dans une séquence d’une émouvante beauté. L’épilogue, sans dialogues, traduit visuellement l’abdication de la jeune Amal, qui n’a aucun moyen de faire face au sort qu’on lui impose.

J’ai trouvé que le réalisateur avait, dans le traitement des deux objectifs du millénaire, su faire preuve d’une belle originalité. Il a parfaitement su nous communiquer l’absurdité et l’inéluctabilité actuelle de ce genre de situations et ce sans lourdeur ni longueur malgré une durée de 17 minutes. J’ai été particulièrement touché par ce film, qui manque de (très) peu la première place de ce classement.

Et le grand gagnant est Ainsi soit-il.

Voilà un excellent film qui fait preuve d’une poésie, d’une dignité et d’une subtilité exemplaires sans entamer la puissance de l’objectif du millénaire traité : « Réduire l’extrême pauvreté et la faim ». C’est un court-métrage touchant qui nous est donné à voir. Il épouse le point de vue d’une petite fille issue d’une famille bourgeoise. Cette dernière information nous est d’ailleurs subtilement transmise par le biais du vouvoiement utilisé par la belle-mère lorsqu’elle s’adresse à sa fille.

Cette petite fille, prénommée Mathilde, voyage en voiture avec son père et sa belle-mère qui sont en vive discussion à propos de préoccupations monétaires. En contrepoint total de cette conversation, à la faveur du regard qu’elle porte vers l’extérieur pour trouver un échappatoire, Mathilde découvre avec stupeur l’âpreté de la pauvreté.

Mathilde, dans une séquence émouvante, devient ainsi le lien entre deux mondes opposés qui cohabitent ensemble au sein de la société, sans que le plus favorisé ne porte attention au plus démuni.

Une attention particulière a été apportée au travail de l’image et du cadre, ce qui traduit la présence d’un véritable sens esthétique. Côté sonore, je ne manquerais pas de saluer l’exceptionnel travail musical qui contribue pour beaucoup dans l’émotion produite par le film sur les spectateurs.

Le film se termine sur une note douce-amère et ironique que je ne dévoilerais pas ici, mais qui entre en résonance avec les actes de Mathilde et ne fait que renforcer la puissance et la portée des propos tenus par le réalisateur pour la défense de l’un des objectifs du millénaire.

Voilà, maintenant c’est à vous d’agir en vous rendant sur le site officiel de cette manifestation : http://www.letempspresse.org/ et en y apportant votre soutien en visionnant les films et en signant la pétition mondiale de soutien à l’accomplissement des 8 objectifs du millénaire.

Merci,

Alban


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