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Le destin de mon ancêtre Pakoko ou l'inspiration de "Mon île Marquises, d'héritages en métissages..."

Par Teaki

Mon île Marquises, d'héritages en métissages...

A peine recalée à l'horaire hexagonal que je voudrais déjà vous faire entendre les émissions de radio que nous avons réalisées avec mon amie Sophie Huukena sur l'antenne de Radio Marquises, que je voudrais vous montrer l'émission de Manihini que nous avions décidées il y a déjà 2 ans avec Tiarenui, directrice de la rédaction de TNTV et que nous avons réalisée dans la grâce de la renaissance, avec l'équipe de la chaîne qui a souffert comme beaucoup des soubresauts économiques, politiques, du violent plan social, de la grande incertitude et qui, malgré tout, répond présente à l'appel.

Comme beaucoup sur le long parcours de ce film. A chaque flanchement, un applaudissement du bord de route, un encouragement, allez...

Mon film est ma lumière au bout d'un long tunnel, celui de la crise en toile de fond qui devenait décor quand nous étions dans l'image. Le montage a duré si longtempscar peut-être, inconsciemment j'attendais de trouver le temps de revenir au Henua...

O symbole, je suis arrivée aux Marquises avec comme unique bagage, ce petit sac à dos contenant le film, ma lourde valise rouge comme le chapeau du père Noël étant égarée comme des milliers d'autres hottes dans les méandres enneigés des aéroports d'Amsterdam, Londres ou Paris.

Comme si pour une renaissance, le coquin sort me rappelait qu'il faut être nu (ou quasiment ;-)

Ma lumière comme la lueur d'une maison chaleureuse au creux de l'automne, comme un signe que nous sommes si proches par la pensée, le coeur et le désir qui s'affine comme l'on affûte la pointe d'une flèche.

Teaki marquises nuku-Hiva

Comme c'est émouvant de faire revivre une pensée, une histoire, des images passées de notre île, de notre famille, de partager un imaginaire collectif, d'y débusquer de nouveaux recoins et des perspectives, d'en tracer des projets, d'en tisser des liens.

Depuis 1845 et la mort de mon ancêtre Pakoko, dernier chef des îles Marquises, fusillé après un jugement expéditif par le Capitaine Amalric, il y avait un silence, un trou noir, un vide.

L'histoire de Pakoko devait être dite car elle est un des ferments d'un autre mystère, celui de notre renaissance en tant que peuple métissé, franco-polynésien, ouvert sur le monde comme l'océanie est ouverte aux éléments. 

Mon île Marquises, d'héritages en métissages est mon acte de création et de Re-création.

Je l'ai mené depuis 2 ans avec toute une joyeuse bande de complices aussi fous et passionnés que moi, qui ont mis leur coeur, leurs tripes, leur temps, leur élan, loin de la sinistrose ambiante qui semble gagner sur les coeurs comme le brouillard sur la lande au petit matin d'hiver.

Ho! c'était une joie de monter, remonter, réfléchir aux images, entendre les voix, savoir qu'elles sont là et que nous ne pourrons en faire entendre que le dixième...

En plus de mes activités professionnelles, politiques, familiales, mon film "Mon île Marquises, d'héritages en métissages" est comme un fil tendu vers mon Henua, ma grande famille marquisienne et polynésienne, un sourd battement de coeur lent et puissant, réminiscence de l'esprit de nos ancêtres, ferment de nos alliages et paradoxes présents, de notre détermination à dire ce que nous sommes: des polynésiens modernes attachés à la France comme à leur moitié et qui parcourent les mondes avec curiosité, engagement et détermination.

Un esprit ancestral dont on voudrait garder la noblesse et chérir l'autorité.

Si cela devait s'arrêter ici et maintenant, je serai comblée.

 
Photographies Lionel Gouverneur



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