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Anthologie permanente : Philippe Beck

Par Florence Trocmé

Philippe Beck publie aux éditions Flammarion Poésies premières, 1997-2000. Voir une présentation détaillée de ce livre ici.
Poezibao a choisi un extrait de chacun des trois livres introuvables republiés dans ce livre.
XXI. Job fume d'impatience fleurie.
Le sans faute ; le sans reproche ; le peureux, d'autres hommes, " également partagés d'ombre et d'immensité " (Faulkner), mais peureux. Voilà une liste d'hommes différents de Job. Job est un château en Espagne aux bords de falaise. (En l'air du rebord.). Il est bourrelé d'un remords incompréhensible.
Un tas de rose fume.
Un tas d'érable pilé fume.
Un tas de fumées en éprouvante
écarte des cinq cents paires de bovins,
sept mille ovins, trois mille chameaux,
cinq cents ânesses.
Et une domesticité fort nombreuse.
Et une solidité nombreuse,
une limpidité solide,
un appétit nullement fantasque.
Et un fort à fumet de rose.
Un frémissement gratuit ?
La gratuité à vie de prier, de ne pas craindre l'écart ?
La gratuité ? L'amour gratuit à bouche d'épée ?
Je parlais de l'humilité déraisonnable
à vouloir engloutir le fadeur de la rose gratuitement.
Mais elle doit jeter de la poussière sur la rose
entassée, mais plus brisée en verre, en émotion limpide
et discontinue.
Les paupières de l'aube, les paupières
de l'aspiration à mieux que des arbres et des derricks.
(L'ardeur met à mort le niais, Job, 5,2. L'ami n'est, donc, ni ardent, ni faible.)
Philippe Beck, extrait de Chambre à roman fusible (1997) in Poésies Premières, 1997-2000, Flammarion, 2011, p. 37
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9. Bouquet de dictionnaires fermés

Monodant, Denilson,
et une question :
est-ce qu'il faut entourer
le bien peu de
beaucoup de peu
ou bien de trop
d'assez peu,
si le pas-du-tout-assez (l'excès osé
en amont)
promet le seul peu ?
Et il faut la lire,
une mouette zébrée en tête,
ou une mouette unique,
différente d'un mouton.
Philippe Beck, extrait de Rude merveilleux (1998) in Poésies Premières, 1997-2000, Flammarion, 2011, p. 103
|*|
(Je brutalise l'élan
syncopé de S.M. ?
S.M. le violoniste ?
Non. Je le re-prose, le prose au carré,
le re-poésie ; j'entête l'effort.
C'est normal ?
Négociation versus négociation.)
L'âme est une fumée
qui passe par la bouche ;
elle pourrait aussi
s'évaporer des flancs.
Flanc, bouche.
Fumée contre fumée.
Fumée-fumée face à la Buée,
Poésie-poésie versus
la vraie fumée.
La lance peut exprimer l'âme.
L'âme
n'a pas de conscience
ordinaire, dit l'Ancienneté.
Ni chaude ni froide
essentiellement.
Celle qui va dehors
continue elle-même
pas comme le cœur.
Statuette, flaque d'oasis
hors-temps, flaque personnelle.
Ombre vaporisée,
vaporeuse dès le départ ?
Mirage constant ?
Polyvalente (physiquées,
pas physiquées) ?
Ombre épaisse
attachée à une corde attachée
à la taille
de l'individu ?
Ombre qui n'est pas chaude
ni tiède.
L'obscurité est une vapeur,
dit l'Ancienneté.
L'humain fonctionne
à l'ombre qui souffle ?
A la voix de la prose en acte.
[...]
Philippe Beck, extrait de Inciseiv (2000) in Poésies Premières, 1997-2000, Flammarion, 2011, p. 103
Philippe Beck dans Poezibao :
bio-bibliographie, (parution), extraits 1, (lecture de T. Hordé), extrait 2, extrait 3, ex. 4 (et photo lecture chez Tschann), à propos d'Objets d'Amérique, d'Y. di Manno
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