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The house of the devil (2009)

Par Melmott

 

house-of-the-devil

Réalisé par Ti West

Avec Jocelin Donahue, Tom Noonan et Mary Woronov

1h33

L'histoire: Samantha, qui veut quitter son logement universitaire et sa colocataire invivable, vient de trouver un appartement charmant. Le problème, c'est qu'elle n'a pas le moindre argent pour payer la 1ère mensualité qu'elle doit verser la semaine suivante. Désespérée, elle accepte un p'tit boulot de babysitting qui s'avère être du granysitting dans une demeure aussi imposante qu'isolée...

Mon avis:

Quelle excellente surprise que ce film ! Faut dire que vu le titre téléphoné et le nom du réalisateur, la vision du métrage s'annonçait plutôt rédhibitoire... Mais que nenni, dès les 1ères images, ses longs plans à l'image granuleuse, son héroïne crédible et son générique, on est directement happé et charmé pour un film qui annonce clairement l'hommage au cinéma des débuts 80's ; son imagerie bien sûr et sa bande son, les thématiques de la maison hantée et du satanisme, ses cadrages, sa lenteur descriptive ou sa gestion des couleurs et des éclairages (on voit poindre régulièrement les fantômes d'Argento, De Palma ou Carpenter).

La vision de ce House of the Devil est donc un pur plaisir cinéphile et si on pourrait facilement lui reprocher son manque d'originalité, ce serait faire la fine bouche devant la qualité exemplaire de la - quasi - totalité du film.

Le parti pris d'accompagner l'héroïne - Jocelin Donahue est stupéfiante - partout et dans toutes ses pérégrinations, qu'elle s'avèrent futiles (géniale scène de danse), paranoïaques (les déambulations armées) ou encore pratiques (repas, toilettes...) est simplement parfait car le spectateur a tout le loisir d'apprécier ce personnage intéressant, de s'immerger dans sa façon d'agir et de ne rien rater de l'évolution de l'angoisse.

D'ailleurs, la seule fois où on l'abandonnera au profit de son amie, ce sera pour une scène qui, malgré sa redoutable efficacité va quelque peu annihiler les effets du scénario. A propos des acteurs, le casting est de 1er choix ; troublants, sympathiques et dans tous les cas charmants, les personnages ont droit qui plus est, à des dialogues dont la teneur et le rythme, fait rare, sont parfaitement bons et apportent beaucoup à la qualité de l'ensemble.

La maison, quant à elle, personnage oh combien important, elle saura se révéler au fur et à mesure du métrage dans ses plans intérieurs comme extérieurs, sans toutefois, et c'est très bien comme ça, nous dévoiler tous ces mystères. C'est donc principalement un film d'ambiance - qui d'ailleurs n'effraiera personne - dont la lenteur et le montage ne sont pas des gadgets à cinéphiles mais vraiment des atouts pour le propos et comme par ailleurs, ça fera rager tous les fans de Michael Bay, c'est donc une véritable réussite !

Reste qu'après un climax de toute beauté, redoutable et giallien en diable (on aimerait voir ça plus souvent), le final pêche par un scénario certes cohérent, mais malheureusement très convenu et surtout mal exploité car ne durant qu'à peine un petit quart d'heure.

Dommage car son changement de rythme et d'esthétique était sacrément intéressant et plutôt bien maîtrisé. Alors effectivement, quand vient donc le générique, c'est particulièrement rageant quand pendant les 3/4 du film on s'était convaincu d'être devant le haut du panier de la production horrifique actuel (et je ne parle même pas de la production DTV, car c'en est un).

Cependant, très vite et peut-être grâce finalement à sa durée, on oubli ce final banal au profit de l'excellente qualité de ce qui a précédé. J'en demandais pas tant !

Elouan


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