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Les buveurs de rêves, de Michel Honaker

Publié le 25 janvier 2011 par Acdehaenne

Sur Archivis, les hommes se cachent chaque soir pour échapper aux attaques des monstrueux Noctambules. Tous, sauf Carson Ladyko. Gagné par la révolte, le Détective-Vérificateur décide de percer le mystère de ces effrayantes créatures que l'on appelle les « buveurs de rêves »...

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un livre, de jeunesse, qui a particulièrement

Ondes sonores
compté dans ma future carrière de lecteur de SF et autres littératures de l’imaginaire. Lu, lu, relu, et encore une fois de plus au moins, Les buveurs de rêves est en effet mon premier fait d’arme. Par conséquent, je ne serai absolument pas neutre, et tant mieux.

Michel Honaker livre ici une histoire relativement simple, facile à suivre et à comprendre, bourrée de bons sentiments pour les « gentils », et de mépris pour les "méchants". Bref, nous sommes en plein dans la littérature de jeunesse. Il faut donc le lire avec nos yeux et nos émerveillements, notre crédulité même, d’enfants.

Ce qui fait la force de Les buveurs de rêves, c’est incontestablement son ambiance, sombre et violente, acide  : une ambiance de polar SF en quelques sortes. Archivis a perdu une guerre. Depuis lors, le couvre feu est installé et les Détectives Vérificateurs dont fait partie Carson Ladyko entendent bien le faire respecter. C’est donc sirènes tonitruantes qu’ils parcourent la ville à la recherche de quiconque leur paraitrait louche. Seulement, le couvre feu n’est pas instauré seulement pour des raisons politiques. Il s’agit aussi de préserver les habitants contre un fléau qui s’est abattu depuis la fin de la guerre : les Noctambules buveurs de rêves. Pour lutter contre ces créatures à l’origine incertaine, les habitants ont appris à supprimer leurs rêves. Cependant, pour maintenir un semblant de santé mentale, des centres dédiés ont poussés comme des champignons. Sortes de bars à opium, ils offrent leur lot d’évasions aux clients. Mais voilà, la routine ne pouvait pas durer et, touché d’un peu trop prêt par les Noctambules, Carson Ladyko décide de passer de l’autre côté de la barrière et entend comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire. La chasse commence !

Bien sûr, comme dans toute littérature de jeunesse, on peut y voir des niveaux de lectures. Ces niveaux sont là évidemment. Ils permettent par ailleurs de revenir au livre, d’y trouver son compte au fur et à mesure de ses lectures. Par exemple, l’absence, voire l’interdit, de rêves fait écho à une interdiction de projets d’avenir. Il empêche d’intellectualiser certaines choses, qui pourtant sont sources de frustrations pour certains marginaux. C’est aussi un moyen de contrôle des populations, de leurs velléités d’émancipation. Nous sommes là, selon moi, sur le terrain d’un Bradbury quand il met en scène les autodafés répétés des pompiers dans Fahrenheit 451.

Par ailleurs, l'édition que j'ai en main, et dont vous pouvez voir la couverture, offre un petit texte de quelques pages sur la SF en tant que genre (de ses origines, de quelques exemples). Et ça, c'est une démarche très pertinente pour ce genre de littérature.

Note :

Les buveurs de rêves, de Michel Honaker
Les buveurs de rêves, de Michel Honaker
Les buveurs de rêves, de Michel Honaker
Les buveurs de rêves, de Michel Honaker
 
Les buveurs de rêves, de Michel Honaker

Les Murmures


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