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SALLE 5 - VITRINE 3 : LES CHIENS FAMILIERS - 2. LES FRAGMENTS E 11557 et E 17373

Publié le 25 janvier 2011 par Rl1948

 

   Vous vous rappelez certainement, amis lecteurs, qu'au terme de notre rencontre de mardi dernier devant la vitrine 3 de la salle 5 du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre, je vous avais promis d'aujourd'hui nous pencher plus spécifiquement sur deux petits monuments en calcaire,

  E 11557

E 11557

et E 17373

E 17373

qui semblaient perdus au milieu des nombreux chats que, précédemment, nous avions détaillés et des singes sur lesquels, dans quelques semaines, nous poserons également notre regard. 

   Datant du Moyen Empire, ces fragments initialement peints nous restituent, traitée en léger relief, la scène si naturellement émouvante d'une femelle allaitant ses petits que déjà nous avions pu admirer avec les jeunes félidés de l'autre côté du bloc vitré.

   La première pièce (E 11557) mesure 18,5 cm de long, tandis que la seconde (E 17373), seulement 9, 90 cm ; l'une aligne cinq chiots sous les mamelles abondantes, l'autre seulement deux.

   A ceux qui pourraient ne retenir que l'aspect quelque peu fruste de ces bas-reliefs de pierre, je ferai remarquer que ce n'est assurément pas la manière dont le travail fut ici réalisé qui importe vraiment mais, à mon sens, le message que l'artiste a voulu transmettre : derrière ces mères nourrissant leur progéniture, c'est le symbole d'une vie familiale simple, tranquille, heureuse, le symbole de l'immense beauté de la présence, de la protection et de l'inestimable amour d'une maman qu'il faut avant tout ici épingler ...

   Symboles bien aux antipodes d'une situation actuelle qui, apparemment sous couvert de croyances religieuses, se révèle plus qu'insupportable.

   Aux fins de répondre à une question qui me fut adressée le 1er octobre 2010 par une lectrice du Midi dans son commentaire à propos d'un précédent article, j'ai effectué quelques recherches et, notamment, interrogé Tifet, autre fidèle, qui connaît parfaitement le pays.

   Il est incontestable que pour bon nombre d'Egyptiens de notre époque, à tout le moins d'obédience musulmane, le chien est considéré comme un animal impur et, de ce fait, non autorisé à pénétrer dans les foyers. Mais reconnaissant néanmoins son utilité de gardien, s'ils en possèdent un, ils le laissent obligatoirement dehors, me confirme ma correspondante.

   En 2007, la Fondation Brigitte Bardot stigmatisait une pratique pénible qui sévissait au Caire : de très nombreux chiens errants étaient soit empoisonnés, soit abattus par balles et abandonnés à même le pavé. Méthodes pour le moins inacceptables, sans évoquer, en filigrane, les conditions de salubrité publique qu'elles impliquent.

   Ces pratiques que l'on aurait pu croire révolues, Tifet et son époux ne les ont  toutefois jamais rencontrées. Cela signifie-t-il que la lettre que vous venez de lire, adressée par Madame Bardot au Président Moubarak, aurait  eu des retombées positives ?

   J'ouvre ici officiellement le débat pour tous ceux qui, ayant aussi sillonné l'Egypte, voudraient exprimer une opinion à ce sujet ...

   Mais au nom d'autres croyances religieuses, antiques cette fois, quels sorts les Egyptiens de l'époque pharaonique réservèrent-ils à leurs chiens ? C'est, si vous désirez poursuivre cette réflexion en ma compagnie, ce que je développerai  au cours de notre rendez-vous de début de semaine prochaine.

   A mardi, donc, 1er février ...


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