Le 18 janvier dernier, la commission des Affaires sociales du Sénat avait adopté une proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie à 25 voix contre 19 et 2 abstentions. Ce texte était en fait la synthèse de 3 textes allant dans le même sens, le premier provenant d’Alain Fouché (UMP), le second de Jean-Pierre Godefroy (PS) et le dernier de Guy Fischer et François Autain (PC). C’est l’article premier qui était considéré comme primordial puisqu’il autorisait les patients atteints d’une maladie incurable à recourir à « une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur ».
La commission des Affaires sociales est pourtant revenu sur sa décision en vidant de sa substance la proposition de loi. En effet, elle a adopté ce mardi 25 janvier des amendements qui suppriment notamment le premier article du texte.
Pourquoi un tel revirement ? Durant le semaine qui s’est écoulée de nombreuses voix se sont élevées afin de critiquer le texte, parmi lesquelles on retrouve celles du Premier ministre François Fillon, du ministre de la Santé Xavier Bertrand ainsi que du président du Sénat Gérard Larcher. Ces différentes protestations ont sans doute fait pencher la balance, mais les divergences d’opinion sont partout et même au sein des partis dont aucun ne peut se prévaloir de parler d’une seule voix.
Ce n’est donc pas encore tout de suite que la France suivra l’exemple de ses voisins européens comme la Belgique et Luxembourg ou encore les Pays-bas qui a été le premier pays au monde a légalisé l’euthanasie dite active c’est-à-dire la mort donnée à un patient par un tiers.
Pourtant, il y a 5 ans la France a voté la loi Leonetti qui a rendu illégal l’acharnement thérapeutique et autorisé l’euthanasie passive qui consiste en un arrêt des traitements du patient, ce qui représente un grand pas en avant.
La situation est sans aucun doute amenée à évoluer surtout lorsqu’on sait que 94% des Français approuvent l’idée d’une législation permettant l’euthanasie (dernier sondage sur la question, publié par Sud-Ouest)…
G.B.
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