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PPDA : “Non, je ne suis pas un plagiaire !”

Par Benard

LEMONDE | 26.01.11 | 10h12    Mis à jour le 26.01.11 | 14h16

J'ai déjà vécu quelques curées dans ma vie. Il y a une quinzaine d'années par exemple, avec un enchaînement d'événements en apparence sans rapport les uns avec les autres, sur fond de drame familial. J'ai aussi observé d'autres curées, qui, à première vue, ne me concernaient pas, mais qui touchaient à mon métier. Prises dans la lumière des phares, leurs victimes ne réagissent jamais bien. Du moins pas comme on croit qu'il le faudrait. Certains balaient la rumeur d'un mouvement négligent, quitte à passer pour désinvoltes.  Chez d'autres, le gestre est théâtral, et on est alors arrogant. Chez d'autres encore, il est agacé, et l'on est accusé de perdre ses nerfs. Enfin, il y a le cas de ceux qui se défendent à coup de dossiers et d'explications, techniques, argumentées, mais que l'on juge vite empêtrées, répétitives, et donc irritantes. Bref, dans nos systèmes médiatiques modernes, il n'y a que des coupables idéaux, qui se défendent mal et qui doivent au mieux attendre que “ça passe”, car tout passe, on le sait, même la boue. Eh bien non : pas pour ceux qui vivent avec cette tache là.

Je crois n'avoir jamais participé, aux places qui furent les miennes dans ma profession, à ces meutes-là. Elles me dégoûtent parce qu'elles ne se déplacent qu'en groupe, pour mieux se tenir chaud, et toujours dans la même direction, alors que c'est l'honneur du journalisme que d'emprunter parfois les voies à contresens. Et pas les fameux conditionnels : “Il paraitrait que”, “selon tel ou tel “, etc., qui aujourd'hui sont immédiatement caquetés avec cette formidable caisse de résonnance qui s'appelle Internet, formidable en ce sens qu'elle est accessible à tous, mais terrifiante parce que s'y épanouissent tous les fantasmes, les rumeurs, les obsessions du complot et les avis sollicités par des anonymes, mal informés et abrités courageusement sous pseudonyme. En général, cela s'appelle une campagne. Et ça dure parfois longtemps. Bien avant d'autres, Beaumarchais avait fustigé dans Le Barbier de Séville, la calomnie. “Il en restera toujours quelque chose…”

Mon Barbier à moi fit entendre sa grosse caisse tout au long de janvier. Je fus d'abord traité de plagiaire, puis de négrier, puis de contrefacteur, puis d'amant indélicat.

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