Stanley Kubrick est un réalisateur américain né le 26 juillet 1928 à New York, dans le quartier du Bronx, et mort le 7 mars 1999 à son domicile d'Hertfordshire dans la banlieue de Londres.
Rarement un réalisateur n’aura réussi à exceller dans le traitement de sujets aussi hétéroclites tout en gardant une ligne directrice aussi nette, en procurant au spectateur à la fois joie et terreur et en inspirant simultanément dans une même image la beauté et l’horreur.
Dans Barry Lyndon, il nous présente un personnage coincé à mi chemin entre un héros valeureux et audacieux, et un sombre connard roturier scandaleux de chance et de sans gêne.
La couleur, la lumière, les postures, les costumes donnent aux scènes de ce film un côté burlesque à une époque historique pourtant figée dans les esprits comme chaste et rigide. Le souci du détail dans chaque image fait d’elle un tableau de maître, une scène issue d’une fresque baroque et jouissive. La musique contribue à cette opposition de style, entre le grandiloquent étriqué et l’ironie bouffonne des situations et du scénario tout entier.
Stanley Kubrick conclut pourtant de façon audacieuse l’opus par un duel final interminable et angoissant digne des grands westerns américains, avec toute sa dimension loyale et pacificatrice. Duel qui remet in fine les choses à leur juste place, inversant presque les rôles, comme un retour au début de l’histoire, la fin et le recommencement d’un cycle accompli.
Tout comme dans Orange Mécanique, Kubrick arrive à nous faire honteusement sourire, et parfois même rire, de ce que nous devrions trouver grave et triste. Dans un monde où rien n’est ni blanc ni noir, où chacun d’entre nous possède sans l’avouer son côté sombre, il arrive à nous réconcilier avec nous même, nous aide à nous retrouver en nous poussant à nous reconnaître un peu dans des personnages dont on admire le clair, mais dont on accepte aussi l’obscur sans se sentir forcé, par les conventions en vigueur, de le répudier par principe.