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Halima...

Publié le 27 janvier 2011 par Orlandoderudder

Mon poème, Je suis au bord du fleuve(voir ci-dessous ou catégorie pwaizy)  a été écrit pour Halima.Pour son concours d'art dramatique au Conservatore de Mons.Elle l'a dit sur scène. Elle a gagné.

Je l'ai écrit en la regardant. Passons sur l'évidence: un regard d'homme sur une femme, du désirant et puis basta.Sauf que je l'ai regardée encore plus, voyant ses mouvement,sa grâce, sesmoments mous, ses attitudes.J'ai joué le rayon X autant que le miroir. Je l'ai tripotée du regard, indiscrètement,déshabillée bien sûr...regard d'homme mais encore plus, je le redis... Il y a eu une étrange intilité.J'ai vaincu sa pudeur, l'autre, pas celle, toute simple de la nudité. C'est une autre mise à ni, même s'il y a du sexe là-dessous. Elle s'est aussi donnée à mon regard. Je n'étais plus écrivain mais peintre, portraitiste. Il a fallu que j'invente une sorte d'amour des yeux dévorants. Que je la mange, que je la croque, comme on dit d'un dessin rapide. Elle s'est donnée, elle s'est offerte. A mon regard.Il lui a fallu une certain dose de courage... Et si jel'ai vue feme qui attend, femme au bord du fleuve, représentant un destin de femme, ça vient d'elle: je l'ai traduite. Décidément, ele en a vu de belle, sous les yeux d'un mâle possesseur! Hi! hi!

Ce texte, c'est donc elle. Mais ce n'est pas elle...c'et la transposition, loi de l'art. En même temps, elle me l'a dit, c'est aussi sa vérité. pour reprendre les pesantes métaphores sexuelles, je ne l'ai pas possédée, pénétrée, mais englobée, prise en moi, dans mes yeux. C'est tout autre chose. Si un nu féminin, une peinture, ne montrait que des seins, des cuisses, il n'aurait pas autant de grandeur, d'intérêt. Il faut le regard, la transposition. Un autre désir pour un portrait léché! Bon... La grivoiserie affleure évidemment dans ce rapport profond, presque cruel parfois... J'ai donné Halima au regard des spectateurs et des juges du concours... elle se donnait aussi. C'était fort, grave et beau...

Ce fut une grande chose que d'écrire Halima. J'ai compris qu'il fallait aimer les gens pur e parler.Et si j'écrivais plus de théâtre, je penserais aux comédiens.J'aimerais travailler avec eux, les voir, comme au temps de Molière. Comme j'ai vu et saisi Halima. Mais cette émotion à nulle autre pareille demande de la force, une énergie farouche, épuisante: il faut aimer très fort dans l'instinct de l'instant. On y laisse des plumes! trempées dans un sang d'encre, de ferveur,de respect, de proximité, de distance, de désir et tout ça. Trouver au fond de soi quelque haute vertu.

Certes, je l'avais prémédité. Mais ce texte s'est écrit tout seul dès qu'elle l'a joué.

Halima? Je l'ai perdue de vue.

Peintre, écrivain: ut pictura poesis, et vice versa...


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