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127 Heures (127 Hours) de Danny Boyle

Par Geouf

127 Heures (127 Hours) de Danny BoyleRésumé: Pour son 25e anniversaire, le jeune baroudeur Aron Ralston (James Franco) a décidé d’explorer en solo un canyon qu’il connait déjà comme sa poche. Mais alors qu’il s’introduit dans une fissure qu’il vient de découvrir, il provoque l’éboulement d’un rocher, qui lui coince le bras droit contre la paroi du canyon. Impuissant, sans espoir qu’une aide quelconque ne survienne, et avec des ressources limitées en eau et en nourriture, Aron ne peut compter que sur lui-même pour survivre et trouver un moyen de s’échapper…

Depuis le carton commercial et critique de Slumdog Millionaire, Danny Boyle est devenu la nouvelle coqueluche des critiques et d’Hollywood.  On en viendrait presque à croire que le réalisateur britannique n’a pas déjà près de 20 ans de carrière derrière lui, avec un certain nombre de grands films à son actif… Mais heureusement, Boyle n’est pas homme à se laisser enfermer dans un registre bien défini, et en touche à tout de génie qu’il est, il s’attaque une fois de plus à un film totalement différent de ses précédents.

Apres le faste bollywoodien et les aventures hautes en couleur de Slumdog Millionaire, il met donc cette fois en scène les aventures d’un homme seul, coincé dans une crevasse. Un sujet en parfaite adéquation avec les thématiques habituelles du réalisateur, qui adore étudier la psychologie de personnages confrontés à des situations extrêmes (invasion de zombies, isolement sur une île déserte, personnages se retrouvant avec une forte somme d’argent entre les mains…), et a priori propice à de nouvelles expérimentations formelles. Et en effet, le film tient plutôt bien la route, passant d’une esthétique de pub de magasin d’équipements sportifs en guise d’introduction, à un montage et une réalisation plus agressifs à mesure qu’Aron perd pied. Boyle prend le prétexte de ce fait divers pour se livrer une fois de plus à une étude de la psychologie humaine. Non seulement 127 Heures permet à Boyle de s’intéresser aux effets de la déshydratation et de l’isolement sans espoir d’échappatoire, mais en plus le film dresse un état des lieux de la jeunesse actuelle, avec en ligne de mire l’individualisme forcené celle-ci. L’isolement d’Aron Ralston va donc être pour lui l’occasion d’une introspection profonde de ses manquements.

127 Heures (127 Hours) de Danny Boyle

Seulement, il manque quelque chose dans 127 Heures pour en faire un grand Danny Boyle. La performance de James Franco est excellente, mais l’émotion manque parfois un peu. Oui, on a envie que le personnage s’en sorte, oui la fameuse scène montrant la solution radicale qu’il a trouvée pour s’échapper fera grincer plus d’une dent (sans non plus en montrer trop), mais la vérité c’est que malgré la courte durée du film, on s’ennuie parfois. Le problème, c’est peut-être que 127 Heures est arrive un peu tard, quelques mois trop tard pour être plus précis. Le problème, c’est qu’un petit film appelé Buried est passé par là peu de temps auparavant et a proposé sur le même genre de sujet une expérience cinématographique 100 fois plus intense. Ce n’est pas la faute de Boyle (après tout, Buried ne jouait pas sur le même registre et avait pour lui de se dérouler en temps réel), mais il faut avouer que 127 Heures a parfois du mal à soutenir la comparaison avec le film de Rodrigo Cortes. Certes Boyle nous fait pénétrer dans la tête de son héros à coup de trouvailles visuelles intéressantes (les délires récurrent du héros dus aux privations d’eau et de sommeil, les souvenirs de son ex), les split screen sont astucieusement gérés pour dynamiser le récit, mais encore une fois, Cortes a fait encore mieux avec juste Ryan Reynolds dans une boite.

127 Heures n’est certainement pas un mauvais film, et on ressort satisfait de la séance, mais il est juste moins mémorable et intense qu’un 28 Jours plus tard ou un Sunshine (ou même que le pourtant très bancal mais attachant La Plage). Mais un Danny Boyle mineur se trouve toujours dans le haut du panier de la production cinématographique…

Note : 6.5/10


Etats-Unis, Royaume-Uni, 2011
Réalisation : Danny Boyle
Scénario : Danny boyle, Simon Beaufoy
Avec : James Franco, Kate Mara, Amber Tamblyn, Treat Williams, Clémence Poésy


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