Magazine Amérique latine

Enquête sur le mystère Allende

Publié le 28 janvier 2011 par Anthony Quindroit @chilietcarnets
Enquête sur le mystère Allende

La statue de Salvador Allende, sur la place de la Moneda (photo Anthony Quindroit)

Suicide ou assassinat ? La mort de Salavdor Allende le 11 septembre 1973 reste un mystère. Tout juste sait-on qu’il est mort par balle lors du putsch. L’image du Président, en costume clair, un casque de militaire sur la tête a fait le tour de la terre et l’histoire garde en mémoire l’homme défendant le palais de la Moneda, le pistolet à la main, alors que les avions pinochetistes bombardaient la résidence présidentielle. Mais s’est-il donné la mort aux noms de ses idées, comme le veut la version officielle ? Ou a-t-il été abattu par les forces armées à la solde de Pinochet comme le suppose certains ?
Plus de trente-sept ans après les faits, la justice chilienne a décidé de rouvrir ce dossier suite à l’ordonnance du procureur Beatriz Pedrals qui a rouvert 725 autres dossiers de violations des droits de l’hommes durant la dictature (de 1973 à 1990) : « Nous allons tout faire pour enquêter sur les cas qui n’ont pas été traités, et compléter 100% des dossiers des personnes emprisonnées, disparues ou mortes durant cette période », a-t-elle promis mercredi 26 janvier. Pour le juge Mario Carroza, en charge de l’enquête sur Allende, « il s’agit d’un responsabilité terrible », a-t-il expliqué aux médias chiliens.
Du côté du de l’Etat, l’ouverture d’une telle instruction ne semble pas poser de problème, comme l’a assuré la porte-parole du gouvernement, Ena von Baer Jahn : « Nous respectons les décisions des tribunaux. Les investigations qu’ils pensent devoir mener, ils doivent les mener. » Pour la socialiste Isabel Allende, sénatrice et fille du défunt président, « la famille n’a pas de doute quant à la décision du président de défendre la démocratie avec sa vie. Mais il est important que la justice fasse la lumière sur les événements du 11 septembre 1973, qu’elle recherche et établisse la vérité au sujet de tous les morts et tous les disparus. » Et l’élue de souhaiter que « l’Etat apporte toute sa collaboration dans l’enquête sur la pire dictature dont ont souffert les Chiliens. »

Enquête sur le mystère Allende

Suicide ou assassinat, pour Isabel Allende, fille de l'ancien président, l'important, c'est la vérité (photo avec l'autorisation du service de presse du Parti Socialiste chilien)

Le Chili semble en tout cas décidé à éclaircir ses zones d’ombre. Onze ans après la chute du dictateur, et alors que la droite est revenue au pouvoir avec l’élection de Sebastian Piñera, il est temps que le pays se penche sur une histoire pas toujours nette. Une vente aux enchères des biens de la Colonia Dignidad (c’est à lire ici) et quelques actions ponctuelles ne doivent pas masquer le fait que les dossiers des crimes commis durant la dictature sont restés sous silence malgré les promesses de campagne ou qu’aucun militaire condamné en France récemment (Chili et carnets en parlait ) ne purgera sa peine. Ni que Pinochet n’a jamais été jugé pour les crimes commis durant son règne. La route est encore longue. La marche doit bien commencer quelque part.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Anthony Quindroit 2221 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte