Pour ceux à qui son nom dit quelque chose il s’agit en effet du batteur du groupe punk-rock Black Flowers. Hugo Clarence se lance à côté dans un projet solo et sort son premier EP « Dig To the Underworld » composé de six titres. Alors on pourra légitimement penser que son projet ressemble à celui de son groupe et c’est là qu’on se met le doigt (voire les dix) dans l’œil. Avec sa barbe, sa veste en jean, sa casquette, ses baskets (on notera le détail important : les pelles) il à l’air tout droit débarquer de Nashville et à l’écoute on ne s’y trompe pas. Non ici on retrouve un univers plutôt country/folk donc à des années lumières de ce qu’on s’attendait à entendre et ça paye. Une façon de chanter à la Johnny Clash, si on n’a pas l’habitude il faudra peut-être un petit temps d’adaptation. Je vous rassure je pense qu’il ne durera que quarante secondes maximum car dès « Dig to the Underworld » (le 1er titre de l’EP) on se laisse entrainer par son « chanté » engageant et joyeux, qu’on retrouve aussi dans « Joan of Arc« . Puis le chant devient plus doux avec « Legendary Train« . Du début à la fin il nous immerge dans son univers : de jolies mélodies sans fioritures, on note même la présence, toujours appréciable, du banjo et de l’harmonica dans « Let me Know when I Die« . Le titre « One more Time » clos l’EP et là… que dire… la claque ? oui la claque me semble être l’expression appropriée, même la grosse claque (oui chez ORAF on n’a pas peur). Et là je me demande si je vous explique en quoi c’est une grosse claque, parce que ça se ressent ça s’explique pas ! Bah oui, vous avez déjà essayé d’expliquer la sensation que vous avez éprouvé après avoir reçu une claque ? Vaut mieux la donner pour que la personne puisse comprendre. Mais bon je suis un peu là pour ça et je dois dire que j’ai été bluffé par l’intro façon-discours-enregistré-au-magnéto, avec le ton utilisé il se dégage tant de mélancolie, de lassitude, et ce, pendant tout le reste de la chanson.
Ça me permet de faire la transition avec une deuxième chose sur laquelle je voulais insister : les compositions, elles sont exellentes. Je disais plus haut qu’Hugo avait une façon de chanter plutôt engagente, alors si on ne s’interesse pas plus aux paroles on pourrait penser qu’il s’agit de chansons joyeuses mais en définitive c’est plutôt le contraire. On peut prendre pour exemple la chanson « Let me Know When I Die« , il y a du banjo, instrument à connotation joyeuse me direz-vous, bah si titre de la chanson n’était pas si explicite on pourrait la mettre à fond au volant de sa voiture et chantonner en remuant la tête au feu rouge (nan je ne pense pas du tout à cette pub). Les textes sont vraiment beaux et valent vraiment le coup de s’y intéresser. La plus belle chanson de l’EP étant pour moi (vous l’aurez deviné) la dernière.
Lamiya Aït-Saïd