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Costa Brava 1950 : tramontane et contrebande

Par Interlignesmartigues

Par Corinne De Luca

Pain et raisin / Roman de Josep Pla, trad. du catalan (Eds. Autrement, 91 p., 12€)

Dans la nuit du Jonquet, près de Cadaquès, l’écrivain Josep Pla rencontre le contrebandier Pain et Raisin.

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Pain et Raisin est une figure du pays, c’est un homme fruste, physiquement très imposant et secret. Secret et surtout très discret sur la nature de ses activités.

Il va se servir de la curiosité de Josep à son égard pour le transformer en espion à sa solde afin d’être tenu au courant des agissements de son principal concurrent sur la mer : Gras Verdera.

Verdera, ou un homme à lui, a accosté avec un petit bateau dans la crique du Jonquet, une surveillance s’installe faite de tensions et de mystère.  

De la relation trouble qu’entretiennent Pain et Raisin et Josep naît une histoire qui aura une issue dramatique.

Mais si l’intrigue est intéressante et complexe, elle est aussi le prétexte à décrire une Catalogne majestueuse, en particulier cette région du nord-est de l’Espagne, l’Empurdain, à proximité des contreforts des Pyrénées et limitée par la mer Méditerranée.

Josep Pla situe l’intrigue de son roman dans les années cinquante : il y parle des sloops, ces frêles embarcations parfaites pour se dissimuler dans de toutes petites criques, du vent de la Méditerranée, des olivaies, de la lumière de Cadaquès et de la manière dont les hommes façonnent la nature.

« Cette olivaie est une pure merveille, l’une des plus séduisantes et des mieux tenues de la commune de Cadaquès. On dirait un parc de replats enrobé de clarté. Les enclos d’arbres à feuilles persistantes sont généralement un peu humides et sombres, ternis et déliquescents. Les olivaies, elles, sont de vrais jardins clairs, secs et énergiques, électrisés de vie et de grâce. Celle du Jonquet est d’un agencement et d’une élégance renversants. L’élévation des replats y est parfaite. Les murets secs qui les soutiennent exaltent la belle ouvrage et font l’honneur du tour de main. De vrais murets d’apparat ! Les escaliers courts

-trois marches pour passer d’un niveau à un autre-, une ode à la beauté ! »

La langue qu’utilise l’auteur (bravo aussi à son traducteur) est magnifique, limpide comme la Catalogne qu’il décrit.

Dans « Le cahier gris », considéré comme l’un de ses meilleurs textes et l’un des plus importants de la littérature européenne du XXème siècle, il raconte sa formation personnelle et culturelle sous la forme d’un journal.

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