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FESTIVAL D'ANGOULÊME : TOUS LES PRIX. Feuilleter les BD

Publié le 31 janvier 2011 par Abelcarballinho @FrancofoliesFLE

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L'américain Art Spiegelman obtient le Grand prix du festival d’Angoulême 2011
L’auteur  est mondialement connu pour sa bande-dessinée Maus. Évocation de l’holocauste au travers du quotidien de souris, l’album est la seule bande-dessinée à avoir remporté le prix Pulitzer.

Né le 15 février 1948 à Stockholm, alors que ses parents, juifs polonais rescapés des camps, sont sur le chemin de l’exil qui les conduira vers leur nouvelle patrie, les Etats-Unis, Art Spiegelman est une figure majeure de la bande dessinée mondiale. L’histoire tragique de sa famille marque toute son œuvre.

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Après quelques travaux de jeunesse, déjà dévolus à cette bande dessinée qui le fascine et le nourrit depuis son enfance, le parcours professionnel de Spiegelman s’amorce véritablement au début des années 70, lorsque paraissent ses premiers strips dans diverses revues underground et psychédéliques américaines comme Zap Comics. Il vit alors intensément l’essor de la contre-culture aux Etats-Unis, côtoie quelques figures majeures de la bande dessinée comme Robert Crumb, et voit finalement paraître son premier recueil, Breakdowns, en 1978.

Devenu, dès cette époque, une figure emblématique de la bande dessinée américaine alternative, Art Spiegelman crée en 1980, avec son épouse française Françoise Mouly, une revue devenue mythique, Raw. Il y publie notamment toute l’avant-garde de l’illustration américaine et de la bande dessinée américaine, comme Gary Panters ou Charles Burns, ainsi que de nombreux auteurs européens d’envergure majeure (Joost Swarte, Francis Masse, Javier Mariscal, Jacques Tardi, etc.) qu’il fait ainsi découvrir aux lecteurs d’outre-Atlantique.

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Mais c’est surtout là, dans les pages de Raw, qu’il fait paraître pour la première fois le grand projet qui l’occupe depuis des années : Maus - A Survivor’s Tale (devenu en français Maus, Un survivant raconte), extraordinaire récit où le dessinateur, sous les dehors d’un récit animalier, entremêle la chronique autobiographique (notamment le compte-rendu saisissant de sa relation difficile avec son père) et le récit tragique de la déportation des juifs de Pologne. Rapidement publié en album, et immédiatement identifié comme une œuvre phare de la bande dessinée, le livre sera traduit partout dans le monde (c’est Flammarion qui en assure la traduction en langue française, en deux volumes publiés respectivement en 1987 et 1992) et vaudra notamment à son auteur, premier cartoonist à se voir ainsi récompensé, le prestigieux Prix Pulitzer.

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En France, le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême ne manque de remarquer et de récompenser cette œuvre exceptionnelle, en attribuant en 1988 le Prix du Meilleur Album Etranger au tome 1 de Maus, puis en récompensant du même prix en 1993 son second volet, Et c’est là que mes ennuis ont commencé.

Dans les années 90, Art Spiegelman collabore au non moins prestigieux magazine The New Yorker, et signe plusieurs œuvres dans des registres variés : The Wild Party, d’après un poème de Joseph Mancure March, Open Me… I’m A Dog, un livre pour enfants et Crime Does Not Pay, un « comics opéra » dont il réalise livret et décors. Très marqué par les événements tragiques du 11 septembre à New York et aux Etats-Unis, auxquels il assiste si l’on peut dire aux premières loges, il fait paraître en 2004 In The Shadow of No Towers (en français A l’ombre des tours mortes, publié par Casterman), où il exerce une nouvelle fois son regard acéré, balayant un très large champ thématique allant de la politique à l’univers de comics.

Plus récemment, en 2008, les lecteurs ont pu découvrir une nouvelle édition de son premier livre Breakdowns, assorti de quelques récits inédits (l’édition française de l’ouvrage paraît chez Casterman). L’année suivante, en 2009, paraît chez le même éditeur Be A Nose, une surprenante compilation de ses carnets de croquis.


Le Fauve d'or du meilleur album revient à "Cinq mille kilomètres par seconde" de l'Italien Manuele Fior.

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Manuele Fior reçoit le Fauve d’Or – Prix du Meilleur Album, parrainé par la Fnac et SNCF, avec l’album Cinq mille kilomètres par seconde (Editions Atrabile).

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Le palmarès complet
Grand Prix de la Ville d'Angoulême 2010 : Art Spiegelman
Fauve d'or du meilleur album : "Cinq mille kilomètres par seconde" de Manuele Fior (Atrabile)


Prix du jury : "Asterios Polyp" de David Mazzucchelli (Casterman)

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Le parcours d’un intellectuel en crise morale et personnelle dans l’Amérique d’aujourd’hui. Truffé de références esthétiques, historiques, philosophiques, David Mazzucchelli livre un roman graphique d’une foisonnante richesse formelle et narrative, célébré comme un chef-d’œuvre par des médias américains unanimes.

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Prix de la série : "Il était une fois en France" de Fabien Nury et Sylvain Vallée (Glénat)

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Juillet 1944. Joseph Joanovici voit la ligne d’arrivée. Après les nazis, bientôt hors course, un autre camp est entré dans la partie, pas moins dangereux pour lui : la Résistance. Sans juger, sans condamner, les deux auteurs racontent l’extraordinaire destin d’un homme capable du pire et du meilleur.

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Prix Révélation ex-aequo : "La parenthèse" de Elodie Durand (Delcourt); "Trop n'est pas assez" de Ulli Lust (Cà et Là)

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Une jeune fille d’une vingtaine d’années vit un drame qui semble être sans retour. Ce récit parle de la maladie, de la perte de soi, de la mémoire, d’une convalescence inattendue, et de comment, un jour, on réapprend son alphabet, à compter, à retrouver ses souvenirs.

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Durant l’été 1984, deux jeunes punks autrichiennes de dix-sept ans, Ulli et Edi décident sur un coup de tête de partir en Italie, sans papiers d’identité, avec pour seul bagage leurs sacs de couchage et les vêtements qu’elles ont sur le dos. Le récit tragi-comique de leur voyage forme un étonnant trip initiatique.

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Prix Regard sur le monde : "Gaza 1956 - En marge de l'histoire" de Joe Sacco (Futuropolis)

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C'est lors d’un reportage que Joe Sacco se remémore une brève citation évoquant un massacre de près de 275 civils, perpétré par l’armée israélienne. Le dessinateur reporter s’est rendu à trois reprises sur le terrain, afin d’établir la véracité de cette tragédie.

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Prix de l'Audace : "Les Noceurs" de Brecht Evens (Actes Sud BD)

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« La vie est une fête où les gens sont bienvenus ou pas bienvenus » comme le disait une fois un homme dans un beau costume taché de bière avec l’accent flamand. Exposé à Angoulême en 2009, Brecht Evens est l’une des révélations de la scène belge contemporaine.

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Prix Intergénérations : "Pluto" de Naoki Urasawa et Osamu Tezeuka (Kana)

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Qui assassine un à un les plus puissants robots de la planète, et pourquoi ? Aussi inspiré qu’il l’était dans Monster, Naoki Urasawa revisite de façon très personnelle le mythe d’Astroboy, l’une des plus célèbres créations d’Osamu Tezuka. À la fois hommage et thriller, une création majeure du manga d’aujourd’hui.


Prix Jeunesse : "Les Chronokids T.3" de Zep, Stan et Vince (Glénat)

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Dans une brocante, Adèle et Marvin dégottent un portable qui, à défaut de jouer son rôle, permet de voyager dans le temps ! Dès lors, toutes les situations sont prétexte à des aventures qui revisitent les époques. Ludique, pédagogique et visuellement sympathique, cette série est une vraie réussite !


Prix du Patrimoine : "Bab El Mandeb" de Micheluzzi (Mosquito)

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Sur fond de tensions géopolitiques autour du canal de Suez, la valse des destins de quatre personnages en 1935, conduits à assurer une livraison d’armes en Abyssinie. Le choc de l’amour, de l’argent, de l’idéal politique et de la grande aventure, et le sens de la mise en scène de l’italien Attilio Miccheluzzi (1930 – 1990).


Prix de la BD alternative : "L'Arbitraire", périodique édité à Lyon

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On entend par bande dessinée alternative, l’édition aussi bien de petits magazines, plus communément appelés fanzines, que derevues de bandes dessinées ou de collectifs édités par et pour des fanatiques de bande dessinée. Le Prix bande dessinée alternative est le premier Prix en France qui récompense la meilleure édition alternative Internationale de Bande Dessinée. C'est la trentième fois qu'il est décerné !
Créé en 1982, ce Prix, décerné par un jury spécialement sélectionné à cette occasion, composé de spécialistes du domaine, a déjà récompensé les meilleurs publications du moment venant de l'Europe entière. Ce Prix, prestigieux leur permet de mieux se faire connaître du public.


Prix du public Fnac-SNCF : "Le bleu est une couleur chaude" de Julie Maroh (Glénat).

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La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir et lui permettra d’affronter le regard des autres. Une voix originale sur le thème de la différence et un incontestable accent de sincérité, au service d’un récit tendre et sensible.

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Prix des Collégiens 2011
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Le Prix BD des collégiens de Poitou-Charentes est attribué à l’album KHETI, FILS DU NIL tome 4 – LE JUGEMENT D’OSIRIS de Mazan et Dethan, (Delcourt)

Le Prix BD des Collégiens de Poitou-Charentes, attribué en collaboration avec le Rectorat de Poitiers. Les collégiens de plusieurs classes de la région Poitou-Charentes élisent un album au sein d’une sélection de cinq bandes dessinées publiées entre août 2009 et août 2010.

Regardez l'article de Vidberg sur le Palmarès. link

source: Midi Libre/ web du Festival


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