Il y a je pense deux manières d'observer la nature :
- dans un affût, caché pour voir sans être vu
- en billebaude, mot un peu bizarre emprunté à la chasse (en plus de leurs vêtements et autres accessoires de camouflage, il faut encore qu'on leur emprunte des mots à ceux-là !) qui signifie partir à l'aventure, en tout cas c'est ce que j'en ai compris.
La veille d'une sortie photo, je me demande toujours si je resterai calé dans mon affût ou si je marcherai sans autre but précis que de découvrir d'autres terrains de jeux. Cela dépend en fait souvent de mon humeur et pas vraiment du temps qu'il fait. Si je me sens l'âme d'un explorateur (non, le mot n'est pas trop fort, partir en pleine campagne, en période de chasse relève bien de l'exploration !) je billebaude, si je veux m'assurer des observations et, quand même, quelques photos, j'affûte !
Ce matin de décembre, et bien ... j'ai fait les deux ! On peut faire l'un ou l'autre mais aussi l'un ET l'autre, rien ne l'interdit. Après deux bonnes heures de planque à observer des passereaux, l'appel de la billebaude se fit sentir, ou plutôt le besoin vital de se dégourdir les jambes et de se réchauffer.
Ce qui est bien dans ces observations au détour des chemins c'est qu'on va de surprise en surprise. Et là, la surprise était dans un pré enneigé avec des charolaises sauvages ! Moi qui croyais qu'en plein hiver les vaches et autres ruminants se retrouvaient bien au chaud en étable ! Ici non, par un bon -10°, cinq génisses affrontaient le vent glacial. J'ignore pourquoi, ces jeunes vaches étaient terriblement farouches. J'ai du avancer pratiquement le menton au sol pour me trouver à une distance exploitable. J'ai pris beaucoup de plaisir à les approcher et les photographier. Tout était réuni : une belle lumière, des animaux très méfiants mais pas fuyants, du froid, du vent (ah oui, rappelez-vous, ça c'est mon petit coté Vincent Munier), et une belle colline derrière laquelle on se demande bien ce qu'il peut y avoir.
PENTAX K100D + Sigma 70-300mm à 80 mm,
f/5.6, 1/2000, 200 ISO
Sur bonne trentaine de clichés, je vous propose donc cette photo qui résume le mieux ce que j'ai ressenti à cet instant : observer un troupeau de vaches charolaises sauvages dans un environnement (un peu) hostile.
A bientôt pour de nouvelles aventures en Auxois !
N.B : évidemment, ces cinq vaches n'avaient rien de sauvage, c'est l'impression qu'elles m'ont données : elles avaient leurs belles étiquettes oranges aux oreilles