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Coulisses : J'étais juré à Angoulême

Par Benard

Le 31 janvier 2011 à 16h00

LE FIL LIVRES - Dimanche a été révélé le palmarès du Festival de bande dessinée d'Angoulême. Parmi toutes les œuvres en compétition, comment choisir celles qui méritaient vraiment un prix ? Notre critique, Jean-Claude Loiseau, qui faisait partie du jury présidé par Baru, nous raconte les délibérations côté coulisses.

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Samedi 16 heures. Après trois heures de discussions à huis (très) clos, le grand jury a fini de déjeuner. Et de délibérer. Repas avalé sans y penser pour cause de débats passionnants, forcément passionnants, entre jurés qui avaient à apprendre à se connaître, fédérés par leur amitié/respect/admiration/curiosité pour le président Baru. Dans la rue, le juré que je suis est tenu à un absolu silence pendant les 24 heures à venir, jusqu’à la proclamation officielle des résultats. Mais il affronte illico les premières questions, aux arrière-pensées très affichées, « Le choix a-t-il été difficile ? » Oui, très. « Y a-t-il eu affrontements ? » Non. « Et Baru ? » Très bien. Sans oublier le sous-entendu, incontournable depuis l’ouverture du festival : « Les jeux étaient faits, non ? » Ben non. On parlait bien d’un super-favori et d’un quasi-incontournable. L’un est au palmarès, mais pas à la place qu’on lui attribuait d’avance (Astérios Polyp), l’autre n’y est pas (Quai d’Orsay, voir la vidéo et lire la critique) et cela alimentera, bien entendu, la machine à rumeurs et quelques réactions de mauvaise humeur, visible quoique passagère…

Cinquante-huit titres pré-selectionnés en compétition, pour huit récompenses à attribuer (les quatre autres figurant au palmarès officiel échappent au Grand Jury (1)), c’était la certitude quasi mathématique, pour chaque juré, d’avoir à abandonner, la mort dans l’âme, tel ou tel « chouchou » en route, éliminé par la loi du vote majoritaire, la seule – parole de juré – qui ait été appliquée de bout en bout des discussions. On amorce le débat avec le Prix du patrimoine. Deux titres dominent, au coude à coude, Bab-el-Mandeb, d’Attilio Micheluzzi, l’emporte. J’ai défendu l’autre (L’Intégrale Jerry Spring), mais je me rallie de très bonne grâce au travail d’un « petit » éditeur, Mosquito, une maison animée par des bénévoles, qui, depuis vingt ans, exhume, réhabilite et rend justice à des auteurs d’exception, tous plus ou moins oubliés. Micheluzzi, un Italien aujourd’hui disparu : à redécouvrir absolument.

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http://www.telerama.fr/livre/j-etais-jure-a-angouleme,65139.php


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