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La scène littéraire indienne fait une place au Cachemire qui souffre

Par Benard

Le plus grand festival de littérature en Inde a accordé cette année une place remarquée à l'identité du Cachemire, région meurtrie par plus de vingt ans de violences qui ont fait émerger une littérature “de souffrance” peu à peu traduite en anglais.

“Ne meurs pas sur moi, tu es trop jeune”

Invitée pour la première fois au festival littéraire de Jaipur, présenté par ses organisateurs comme le plus grand d'Asie, la poétesse Naseem Shafaie, qui plonge sa plume dans l'encre de sesdouleursquotidiennes, lit pour la première fois ses vers à un auditoire majoritairement de langueanglaise. Sa traductrice, Neerja Matoo, prend ensuite la parole pour retrouver, en anglais, le rythme et la beauté des vers.

“Ne meurs pas sur moi, tu es trop jeune”,“Quelque part la lune frappe son visage derrière les nuages”. La poésie de Naseem évoque sa souffrance lorsque son mari, journaliste, est victime d'un attentat ou encore la douleur de voir son filspartirétudier à Delhi pour le protéger des violences. Elle est la première femme à avoir publié un recueil de poèmes en cachemiri, qu'elle a symboliquement intitulé“Fenêtres ouvertes”.

L'abondante littérature en cachemiri, riche de poésie d'inspiration soufie, de nouvelles et de fictions romantiques, existe depuis le 14e siècle mais bien peu de lecteurs en connaissent sa beauté: son alphabet arabe modifié, de type persan, la rend illisible pour les millions de lecteurs indiens.

Mais de plus en plus de traductions commencent à être publiées, résultat de l'intérêt croissant des lecteurs pour une région en proie dans sa partie indienne à une insurrection séparatiste depuis 1989, explique le journaliste Rahul Pandita. Celui-ci a fui la région avec sa famille à l'âge de 14 ans.

Les troubles trouvent une place dans la littérature cachemirie

“Je vois un intérêt croissant pour le Cachemire en raison de la situation politique. Les gens veulent lire pour comprendre”, estime Neerja Matoo, une universitaire de Srinagar, la principale ville de la région administrée par l'Inde. L'autre partie est administrée par le Pakistan.

Depuis 1989, l'insurrection a fait plus de 47.000 morts et la présence de centaines de milliers de forces de sécurité dans la vallée, l'une des régions les plus militarisées au monde, alimente la colère sourde des habitants, en particulier de la jeunesse, en proie au chômage. L'été dernier,une vague de violencesa fait plus de 100 morts après la mort d'un jeune de 17 ans tué par une grenade lacrymogène tirée par la police.

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