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De Marco Polo à Ali Baba : riz au lait d'amandes pour le concours "Epices"

Par Natalia Kriskova
Une blogueuse culinaire parlait récemment, avec l'humour féroce qui la caractérise, de son addiction à la blogosphère culinaire, et des mesures draconniennes qu’elle avait dû prendre pour lutter contre cette dépendance. Il est certain que tenir un blog expose à de graves risques d'accoutumance. Cela prend (beaucoup) de temps, souvent bien plus de temps que les blogueurs ne veulent l'admettre. D'ailleurs, plus ils sont en état d'addiction, plus ils minimisent le temps passé et nient leur pathologie (c'est comme avec n'importe quelle drogue, n'est-ce pas ?) Ecrire ne serait-ce qu'un billet par semaine prend du temps. Surtout quand votre hébergeur est connu sous le (sur)nom d’overb(l)og. A chaque mise en ligne, vous vous demandez quelle farce il vous réserve. En même temps, vous n'osez pas vous lancer dans l'aventure d'un changement de plate-forme, c'est au-dessus de vos capacités informatiques. Après la mise en ligne, en incurable perfectionniste que vous êtes, vous reprenez dix fois le texte pour corriger petites coquilles et aléas de mise en forme. Parfois, de grossières erreurs sur les proportions des recettes viennent se glisser : fautes impardonnables, dont les conséquences pourraient être dramatiques, vu les milliaaards d'internautes susceptibles de vous lire et peut-être d'essayer une de vos recettes (et de les rater à cause de vous, ce qui ruinera forcément votre réputation et votre honneur). Heureusement, la vie se charge de vous imposer des périodes de sevrage de temps en temps. Surtout quand, en pleine période d’intense création musicologique, votre disque dur (enfin, celui de l’ordi, pas votre cortex, encore que...) vous largue la seule fois de votre vie où vous n'avez pas fait de sauvegarde quotidienne de vos fichiers sensibles. Le week-end, au lieu d'un sympathique brunch entre blogueurs, au lieu de vous lancer à nouveau dans une galette à la frangipane, vous avez supplié une bonne âme de vous prêter son ordinateur portable (merci pôpa !) et entrepris de refaire le boulot perdu. Résultat garanti : vous n'allez même plus envie d'aller sur internet, hormis pour vérifier vos e-mails ou l’état de votre compte en banque. Pour la première fois depuis des mois et des mois, vous avez acheté une soupe toute prête au supermarché. Pour une fois, c'est l'Homme qui, rentré du travail avant vous, s’est mis aux fourneaux. Comme il vous arrive encore de dormir un peu, ou d’aller au cinéma voir le dernier Ken Loach (terrifiant, mais au moins, en sortant, vous ne risquez plus de vous plaindre de votre boulot), vous avez, en gros, déserté vos blogs préférés depuis une bonne semaine... ... et oublié qu'au mois de décembre, vous avez participé à un concours "Epices : de Marco-Polo à Ali-Baba" organisé par l'association Miam-Miam. En triant des dizaines de courriels non lus, vous vous apercevez avec surprise que vous avez gagné le premier prix avec une recette de riz au lait d'amandes et aux épices douces. C'est un riz au lait pas classique, sans lait de vache, cuisiné un jour où je n'avais que la boisson aux amandes de marque Bjorg sous la main. Le résultat m'a plu, j'ai trouvé cela non seulement goûteux, mais très digeste. Au lieu du lait d'amandes tout prêt, on peut fabriquer le sien, qui est tout de même meilleur au goût. Il suffit de mixer des amandes avec de l'eau ou du lait de vache, je vous recommande les recettes du blog Ma dolce vita.   - 1 litre de lait d'amandes (fait maison ou tout prêt : marque Bjorg, par exemple) - 100 g de riz rond - 100 g de sucre (75 g seulement si vous utilisez la boisson amandes Bjorg, déjà légèrement sucrée) - 1 gousse de vanille - 1 bâton de cannelle (ou 1/2 cuillère à café rase de cannelle en poudre) - 5- 6 filaments de safran (ou une dosette de poudre) - 5 gousses de cardamome verte - caramel liquide pour accompagner (facultatif)   1. Faire cuire le riz 3 minutes dans une grande casserole d'eau bouillante additionnée d'une pincée de sel. Egoutter. 2. Porter à frémissement le lait d'amandes avec la gousse de vanille fendue et grattée, et le safran. Ajouter également le bâton de cannelle fendu dans le sens de la longueur et les gousses de cardamome, en prenant soin de les enfermer dans une boule à épices ou un nouet, afin de pouvoir les retirer plus facilement en fin de cuisson. 3. Ajouter le riz et le sucre au lait d'amandes et aux épices. Laisser cuire 30 à 40 minutes à tout petit feu. Retirer la gousse de vanille en fin de cuisson. 4. Déguster tiède ou froid, avec un filet de caramel ou nature. Attention, à la fin de la cuisson, la préparation doit rester assez liquide. En refroidissant, le riz continue à absorber le lait d'amandes, et l'ensemble prend une consistance crémeuse. Si vous prolongez la cuisson plus longtemps, le résultat risque d'être très sec et bourratif une fois refroidi.   Imprimer la recette  

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