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99 francs

Publié le 03 février 2011 par Cinephileamateur
L'affiche française
De : Jan Kounen.
Avec : Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin, Patrick Mille, Vahina Giocante, Elisa Tovati, Nicolas Marié, Dominique Bettenfeld, Antoine Basler, Fosco Perinti, Dan Herzberg, Frédéric Beigbeder, Jan Kounen, Arsène Mosca...
Genre : Comédie dramatique.
Origine : France.
Durée : 1 heure 40.
Date de sortie : 26 septembre 2007.
Synopsis : Octave est le maître du monde : il exerce la profession de rédacteur publicitaire. Il décide aujourd'hui ce que vous allez vouloir demain. Pour lui, "l'homme est un produit comme les autres". Octave travaille pour la plus grosse agence de pub du monde : Ross & Witchcraft, surnommée "La Ross". Il est couvert d'argent, de filles et de cocaïne. Pourtant, il doute.
Deux événements vont bouleverser le cours de la vie d'Octave. Son histoire d'amour avec Sophie, la plus belle employée de l'agence, et une réunion chez Madone pour vendre un film de pub à ce géant du produit laitier. Le doué Octave déjante alors et décide de se rebeller contre le système qui l'a créé, en sabotant sa plus grande campagne.
De Paris, où négocient les patrons d'agences, à Miami, où l'on tourne un spot sous antidépresseurs, de Saint-Germain-des-Prés à une île perdue d'Amérique Centrale, Octave parviendra-t-il à échapper à sa prison dorée ?
Ca faisait un petit moment que j'avais envie de revoir ce film que je n'avais pas vu depuis sa sortie en salles. Je me souviens qu'à l'époque j'avais eu un avis mitigé et maintenant que le film avait eu le temps de "vivre en moi", j'étais curieux de voir si j'allais revoir ma position concernant "99 francs".
Et bien oui ! Bien que je préfère toujours le roman, ce second visionnage à été bénéfique pour moi car j'ai eu la nette sensation d'y avoir pris plus de plaisir. Comme pour le roman, le scénario de ce film souffre de quelques baisses de rythmes par ci par là mais tout en étant fidèle à l'œuvre de Frédéric Beigbeder, le film nous entraîne avec lui du début jusqu'à la fin. Très bonne critique de la société de consommation, ce film est une satire puissante qui nous montre à quel point la publicité à un impact sur nous. Avec des ficelles simples mais qui ont fait leur preuve, on voit très vite à quel point on se sers de l'image pour manipuler le consommateur et lui faire acheter ce que l'on veut. J'ai beaucoup aimé le traitement de cette histoire et aussi celui de son personnage principal qui fait que c'est vraiment la société actuelle que l'on vise comme le dis Octave : "J'espère que vous me détesterez pour mieux détester l'époque qui m'a créé.". Et ça marche car malgré tout ses défauts on éprouve de la sympathie pour ses personnages haut en couleur qui ont tout pour être détestable pourtant. Si ça fonctionne c'est aussi grâce à un humour percutant qui n'hésite pas à aller dans le graveleux et l'excès afin de mieux faire passer le message. Un peu comme une publicité d'ailleurs, plus c'est énorme et plus ça marque nos esprits. Si à sa sortie j'avais un peu eu du mal vis à vis de ce film c'est en partie à cause de sa seconde fin qui m'avait laissé perplexe. Elle étire le film en longueur et même si la deuxième version de la publicité Starlight est assez drôle j'ai quand même une nette préférence pour la première fin mais bon ce second visionnage à fait que comme j'étais au courant maintenant c'est mieux passé et au final j'ai réussi à l'apprécier. On à tout de même le droit à des scènes assez mythique et voir tout les codes des publicitaires ainsi disséqués dans un film fait que l'on porte un regard différent sur certaine marque même si majoritairement faut quand même admettre que le film ne fait que dénoncer un constat que le spectateur connait déjà mais voir ce monde abîmé reste quand même intéréssant et on sens le vécu de certaines situations même si on joue avec l'exagération.
Côté distribution Jean Dujardin est juste énorme. Son pouvoir comique n'est plus à démontré tout comme son côté sérieux où il à déjà excellé mais là le comédien nous fait un nouveau tour de force en réussissant à nous faire aimer un personnage que l'on devrait détester. Avec le recul, ce choix de casting parait comme une évidence mais il y à une prise de risque du côté de l'acteur qui rend sa performance encore plus mémorable. On reconnait certaines de ses mimiques et certaines de ses intonations qui reste les mêmes mais l'acteur nous montre aussi d'autres choses et dévoile devant nous une palette de sentiments quitte à les mettre en contradiction pour notre plus grand plaisir (la scène où il apprend qu'il va être père est aussi touchante que drôle que pathétique). A ses côtés on retrouve le regretté Jocelyn Quivrin qui une nouvelle fois m'as énormément plu. Il dégage un je ne sais quoi de charismatique et de sympathique qui fait qu'on à tout de suite envie d'être potes avec lui. C'est un acteur que j'ai découvert un peu tard et je regrette sa disparition car à chaque fois que je le vois dans un film je suis vraiment bluffé. Il se renouvelle une nouvelle fois avec facilité et donne bien vie à son personnage. J'ai bien aimé aussi Patrick Mille à qui ont pourrait faire les même éloges que le duo principal. On aimerait le détester mais sa prestation est si bonne qu'on y arrive pas et qu'il nous fait même beaucoup rire. C'est aussi un acteur que j'apprécie même si je trouve qu'en revanche il à un peu plus de mal à se renouveler mais son jeu convient parfaitement avec son personnage. C'est aussi depuis ce film que petit à petit Vahina Giocante à réussi à remonter dans mon estime. J'étais pas spécialement fan d'elle mais depuis "99 francs" je regarde son jeu d'un œil nouveau et j'apprécie un peu plus sa façon de jouer (elle transformera d'ailleurs très bien l'essai dans "Secret défense" à mes yeux ;-) ). Nicolas Marié en patron exécrable est lui aussi très bon et même si il à un rôle secondaire, il arrive quand même à survivre et à exister au sein de cette distribution bien chargé au même titre que Antoine Basler. Au passage, les apparitions de Frédéric Beigbeder, Jan Kounen, Arsène Mosca (éternel complice de Jean Dujardin ;-) ) ou encore François Berléand dans une de ses vieilles publicités sont elles aussi agréable et font sourire.
Jan Kounen justement nous offre une réalisation soigné, habile mélange entre un cinéma académique et une réalisation de publicitaire totalement décalé. N'hésitant pas à prendre des risques, il retranscrit parfaitement le livre d'origine et visuellement c'est exactement comme ça que je me représentait cette histoire durant ma lecture donc je suis plutôt satisfait. On à de nombreux plans d'une richesse incroyable avec des scènes visuellement marquante comme la scène d'ouverture du saut sous la pluie qui est parfaite où encore la séquence animé qui dédramatise l'action tout en lui donnant beaucoup de rythme sans jamais choqué (alors que pourtant on devrait l'être ^^ ) et en nous faisant rire. Le fait d'offrir deux fin à son film est aussi très risqué je trouve (la preuve c'est à cause de la seconde fin qu'à ma sortie en salles mon avis était plus mitigé) mais c'est bien amené. C'est quand même dommage qu'il y ait des longueurs car sinon le sujet reste percutant et j'ai aimé retrouvé certain termes publicitaire que j'avais étudié en cours de mercatique de façon simpliste, utile et jamais barbante. Les décors sont eux aussi parfait montrant très bien le côté superficiel de ce monde et la musique du film emballe le tout de bonne manière.
Au final, lors de ce deuxième visionnage j'ai mieux apprécié "99 francs". Certes je reste quand même un peu mitigé à cause de cette seconde fin (qui à quand même du bon) et à cause d'un rythme pas toujours constant mais le scénario est aussi bien écris que le roman et on prends du plaisir à suivre cette comédie qui peut aussi être vu comme un drame. On passe un bon moment sans prise de tête mais ironiquement on s'interroge quand même sur ce monde superficiel. Les acteurs sont excellents et la mise en scène inventive ce qui fait que malgré tout je ne peux que conseillé ce film où chacun y trouvera son compte je pense ;-) .
Jean DujardinJocelyn Quivrin et Jean Dujardin



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