La poésie est l’antidote de la technique et du marché Dans les temps à venir, voilà quelle pourrait être sa fonction. Rien de
plus ? Rien de moins."
Octavio Paz, L’autre voix,
Paris, Gallimard, coll. Arcades, 1992, p.172.
Octavio Paz est né à Mexico le 31 mars 1914 dans une famille engagée (son père est conseiller de Zapata) et de ce fait il passe une partie de sa jeunesse en exil aux États-Unis. Poète et théoricien de la littérature, il fut pendant de nombreuses années ambassadeur du Mexique en Inde. Ses œuvres qui, outre la poésie, touchent des domaines comme l'anthropologie, l'histoire, l'art, la biographie, la critique politique et littéraire, ont été traduites en une trentaine de langues. Prix Nobel de littérature en 1990, il est mort le 19 Avril 1998.
Il a été traduit en français notamment par Benjamin Péret, Claude Esteban, Roger Munier, Roger Caillois, Jacques Roubaud.
bibliographie en français :
Aigle ou Soleil ?, traduction JC
Lambert, illustrations de Bona, G. Fall,
1957
Le Labyrinthe de la solitude,
traduction JC Lambert, Fayard, 1959. Suivi de La Critique de la pyramide, Gallimard, 1972 et 1990
Soleil sans âge, traduction et notes
de Benjamin Péret, Falaize, 1959
Pierre de soleil, traduction Benjamin Péret, Gallimard, 1962
Hommage et profanations, traduction
C. Figueroa, Jean Hughes, 1963
L'arc et la lyre, traduction Roger Munier, Gallimard, 1965
Liberté sur parole, traduction et préface de JC Lambert, Gallimard, 1966
Marcel Duchamp, ou le Château de la
pureté, traduction Monique Fong-Wung, éd. Claude Givaudan, 1967
Versant Est et autres poèmes, 1957-1968, traductions Yesé Amory,
Benjamin Péret, Claude Esteban, Jacques Roubaud et Roger Munier, Gallimard,
1970, 1978
Liberté sur parole : condition de
nuage, Aigle ou soleil ? A la limite du monde, préface de Claude Roy,
traduction JC Lambert, Gallimard, 1971
Deux transparents : Marcel Duchamp
et Claude Lévi-Strauss, Gallimard, 1971
Conjonctions et disjonctions, traduction Roger Marrast, Gallimard, 1972
Courant alternatif, traduction Roger Munier, Gallimard, 1972
La Fille de Rappaccini, traduction AP
de Mandiargues, Mercure de France, 1972, 1990
Le Singe grammairien, traduction Claude Esteban, Skira, 1972, réédition
Flammarion, 1982
Point de convergence : du romantisme à l’avant-garde, traduction Roger Munier, Gallimard
1976
Marcel Duchamp, l’apparence mise à nu, traduction Monique Fong-Wung,
Gallimard, 1977
Mise au net, pasado en drao, traduction Roger Caillois, Gallimard, 1977
D’un mot à l’autre, traduction JC Masson, Gallimard, 1980
Chillida, Galerie Maeght-Lelong, 1981
Lecture et contemplation, traduction JC Masson, La Délirante, 1982
Rufino Tamayo, Cercle d’art, 1983
Rire et pénitence. Art et histoire. Traduction Claude Esteban et JC Masson,
Gallimard, 1983
La fleur saxifrage : langue et littérature, traduction JC
Masson, Gallimard, 1984
Une planète et autre ou cinq mondes :
réflexions sur l’histoire contemporaine, traduction JC Masson, Gallimard,
1985
Le Feu de chaque jour, traductions
Claude Esteban, Roger Caillois et JC Masson, Gallimard, 1986 et 1990
Première instance, 1935-1945,
traduction Frédéric Magne, La Délirante, 1986
L’arbre parle, poèmes, traduction JC
Masson et F. Magne, Gallimard, 1987 et 1990
Nocturne de San Ildefonso, traduction
JC Lambert, Galilée, 1987
Sor Juana Inés de la Cruz, ou les pièges
de la foi, traduction Roger Munier, Gallimard, 1987
Prix Tocqueville 1989, discours
prononcés à l’occasion de la remise du prix à O. Paz, Gallimard, 1989
Fragment d’un voyage immobile, - Un
inconnu de lui-même, Pessoa, traduction JC Masson, Rivages, 1991
La quête du présent : discours
de Stockholm (Prix Nobel), traduction JC Masson, Gallimard, 1991)
L’autre voix : poésie et fin de
siècle, traduction JC Masson, Gallimard, 1992
Solo à deux voix, entretiens avec
Julian rios, traduction JM Saint-Lu, Ramsay, 1992
La Flamme double : amour et érotisme,
traduction C. Esteban, Gallimard, 1994
Un au-delà érotique, le Marquis de Sade,
traduction JC Masson, Gallimard, 1994
Le signe et le grimoire : essais sur
l’art mexicain, traduction JC Masson, Gallimard, 1995
Itinéraire, traduction JC Masson,
Gallimard, 1996
Lueurs de l’Inde, traduction JC
Masson, Gallimard, 1997
Pessoa, l’inconnu personnel,
traduction Roger Munier, Fata Morgana, 1998
Figures et figuration, Octavio et
Marie-José Paz, Mercure de France, 2000
La Ligne narrative, traduction de
Claude Esteban, R. et L. Dutrou, 2003
Trois recueils sont disponibles en Poésie/Gallimard
:
Le feu de chaque jour, précédé de Mise au net et de D'un
mot à l'autre,
Liberté sur parole,
Versant Est et autres pièces.
sur Octavio Paz : Serge Pey, Lettres posthumes à Octavio Paz depuis quelques arcanes majeurs du tarot ; Jean-Michel Place / poésie : 2002
Note de lecture de ce livre, 2003, par Florence Trocmé
Selon l'excellent principe déjà plusieurs fois mis en évidence sur ce site,
ce nouveau recueil de la collection anthologique éditée par Jean-Michel Place
associe deux poètes, dont l'un célèbre l'autre à la fois par un texte critique
libre et par une sélection dans l'œuvre. Le tandem ici constitué marie Serge
Pey et Octavio Paz. Le directeur de la collection Zéno Bianu excelle à
constituer ainsi des paires d'écrivains tout à fait opérantes !
Serge Pey a choisi un parti original : il tente d'approcher Paz dans toute sa
complexité et d'en donner une image fidèle au moyen d'un jeu de lettres
posthumes, écrites à partir de certaines figures du tarot, chacune d'entre
elles lui permettant d'explorer une thématique précise. Autant le dire tout de
suite, cette idée n'emporte pas totalement l'adhésion surtout si l'on n'est pas
familier de l'univers du tarot. Ces références alourdissent le texte et créent
un système de significations superfétatoire et un peu ésotérique ! Avec cet
inconvénient secondaire que les reproductions peu intéressantes des arcanes du
tarot ont purement et simplement pris la place d'autres illustrations, alors
même que l'on sait que cette collection multiplie en général les documents les
plus passionnants. Ici, ils sont réduits à la portion congrue, des
reproductions d'œuvres d'art, pas de manuscrits, une seule photo (très belle)
de Paz…..
On peut le regretter car l'approche de Pey est très personnelle et sans aucun
doute très en phase avec l'univers de l'écrivain qu'il semble avoir bien connu.
En revanche, la sélection de textes de Paz est remarquable. Elle mêle textes
poétiques et écrits critiques parmi les plus forts, choisis dans toute l'œuvre
depuis Le labyrinthe de la solitude de 1959 jusqu'à Itinéraires de 1996. Ces
aperçus sur l'œuvre et la bio-bibliographie justifient à eux seuls l'achat de
ce recueil abordable qui constitue une bonne introduction à une œuvre
essentielle de notre temps.
un site très complet (en espagnol)