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[Critique DVD] Le traître

Par Gicquel

[Critique DVD] Le traître

« Le Traître » , sous titré Ballade à Sarajevo/19 infirmières et un Marin, avec Serge Gainsbourg dans le rôle du pompon, et Birkin au bout de la seringue . Ballade ,comme la chanson , ah bon !

Serge Gainsbourg était-il plus ridicule dans les années soixante, quand il portait   jupettes et glaive à la ceinture, dans des comédies italo-romaines du genre : « La révolte des esclaves » ou « Hercule se déchaîne » ? Bien évidemment ce n’était pas le Gainsbarre qui par la suite allait révolutionner la mélodie française et bien d’autres choses encore. Mais on ne peut s’empêcher de situer le personnage dans son contexte et le décalage est cruel.

Alors je ne vous dis pas l’effet  produit par ce film ,qui d’abord suscite l’étonnement , et puis la consternation . A  la différence de l’époque péplum spaghetti, Jane Birkin est cette fois doublement entrée dans la vie du beau Serge. En 1969,  le couple tourne «Slogan » de Pierre Grimblat . La légende raconte qu’ils se sont  déjà croisés lors du décès de Piaf, Jane Birkin, alors jeune fille au pair à Paris, habitait chez une famille qui résidait dans le même immeuble que la chanteuse.

[Critique DVD] Le traître

C’est bien eux, vous ne rêvez pas, au cœur de la seconde guerre mondiale …

Ce qui est plus certain c’est que l’autre rencontre a lieu deux ans plus tard, devant la caméra du Yougoslave Milan Kosovas, pour ce film sous-titré , « Ballade à Sarajevo/19 infirmières et un Marin ». Si Gainsbourg compose  la bande originale, elle ne sera jamais éditée et  ça se comprend.

A l’image du film, elle est d’une mièvrerie  totale et paradoxale  : l’histoire  se  déroule quand même  pendant la seconde guerre mondiale . Alors que les hostilités font rage, du côté de Sarajevo , dix neuf infirmières tentent de traverser les lignes allemandes avec un groupe de soldats blessés, dont un marin joué par Gainsbourg .  Nous assistons donc à la poursuite de l’équipe médicale par les nazis.  Pas de panique, les méchants prennent tout leur temps , ce qui permet à nos infirmières de faire trempette ,et de poursuivre  leur balade  plutôt tranquillement au cœur des   montagnes bosniaques.

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Chemin faisant ,le scénariste  qui se souvient du titre de son film , demande aux jeunes femmes de s’inquiéter de la nature de leurs relations .  Et grosso modo ça donne : » Tu ne trouves pas que c’est suspect tous ces allemands qui nous suivent? » . Gainsbourg, très en forme pour un blessé par balles a bien d’autres préoccupations. « t’es jolie toi tu sais … » dit-il à son égérie. Ce n’est pas forcément du goût de ses copines, dont on nous laisse deviner que toutes n’ont pas forcément des attirances pour les hommes.

Alors que la méfiance s’accroît au sein du groupe(  pour le sexe ou le traître supposé , allez-savoir) , les escarmouches se multiplient, les morts dégringolent et la panouille annoncée se transforme en nanar cauchemardesque. Les acteurs papillonnent, la mise en scène culbute et les dialogues prennent l’eau . « Oui je sais tout cela est de ma faute » avoue sur l’air des lampions une infirmière un peu lascive  . Consternant.

[Critique DVD] Le traître

Il reste que la présence du couple Birkin-Gainsbourg en fait un film complètement à part, involontairement  iconoclaste. Notre Sergio national arrosant du feu de sa mitraillette des soldats Allemands avec l’air de se marrer comme après une bonne virée en boîte avec des copains, ça laisse pantois.


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