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La dure loi du Texas

Par Bebealien

Aujourd’hui commence une super semaine ciné : le nouveau film des frères Coen, que je viens juste de voir et qui est le sujet de cet article, le retour de Tim Burton, Day Watch film russe foutraque suite de Night Watch, Frontières de Xavier Gens (Hitman) tentative de gore français, Live : real TV made by Eva Mendes… plus mon retard avec Death Sentence, La guerre selon Charlie Wilson et Triangle. Ouaip, je vais faire flamber mon pass illimité. Et ca tombe bien c’est les vacances pour moi…

No Country For Old Men - Western moderne ?
Les Coen brothers ont toujours eu pour habitude de prendre des sujets relativement communs et de les attaquer par un biais réaliste, plutôt loin des clichés holywoodiens. On se souviendra par exemple de Fargo, qui doit être leur film le plus proche dans l’esprit de ce No country For Old Men.

L’affiche, pas super jolie, mais qui cache une bombe

En se baladant dans le désert, Moss tombe sur des macchabées mexicains et une valise contenant deux millions de dollars. Pas idiot, il décide de se planquer pour éviter de se faire repérer. Mais les Mexicains, un tueur implacable, un homme d’affaire véreux et un flic proche de la retraite s’intéressent beaucoup à cette valise…

Comme on le voit, sujet relativement bateau. Entre les mains de n’importe quel réalisateur, un tel script aurai donné un actionner de série B avec un bellâtre, une blonde pour les plans sexy, et deux trois hasbeens pour les rôles de méchants. Pas chez les Coen.

Les Coen sur le plateau

Eux sont avant tout intéressés par les personnages, par leur humanité. Pas de surhomme chez eux. Ici les gun fights sont courtes mais meurtriers. Leur approche du genre manque à ce point volontairement d’esbroufe gratuite que l’on a l’impression de voir un western se déroulant de nos jours.

Galerie de tronches (Josh Brolin en antihéros, Javier Bradem (génial!) en tueur minutieux, Tommy Lee Jones en flic dépassé, Woody Harrelson en intermédiaire), décors poussiéreux du texas, dialogues au couteau, personnages caractérisés en seulement deux/trois plans, explosions sèches de violences, ellipses narratives volontaires pour éviter la gratuité… le film pose son ambiance très particulière. Une ambiance à la fois mélancolique de “C’était mieux avant", un sentiment de chaos grandissant dans la société actuelle et de perte des valeurs traditionnelles. On sent les Coen quelque peu désabusés ; tout du moins c’est ce qu’ils laissent transparaître à travers leurs personnages.

Javier Bradem, tueur sans pitié

La meilleure surprise du film vient de Javier Bradem. Jusqu’ici surtout connu dans le cinéma ibérique via ses nombreux rôles chez Almodovar, sa voix calme et grave, sa tronche pas possible, son personnage de tueur sans pitié vaguement philosophe… impriment durablement la rétine. Nul doute que d’autres cinéastes lui proposeront rapidement des rôles aux Etats-Unis.

Même Josh Brolin qui nous fait un come-back fracassant sur grand écran ces derniers temps (docteur zombifié dans Planet Terror de Rodriguez, flic pourri dans American Gangster de Scott… après avoir été découvert dans les Goonies…) n’arrive pas à faire de l’ombre à Bradem. Et pourtant Brolin, c’est de l’énergie à l’état pur.

Josh Brolin, essayant de survivre

Ce nouveau cru des Coen est donc de très haute volée. Polar tendu, western moderne et film mélancolique à la fois… il donne envie de crier “Magnez vous de nous pondre votre prochain film les frangins !". A aller voir les yeux fermés (enfin pas trop parce que c’est pas pratique quand même).


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