Un peu difficile de traduire le titre. Le texte est un long récit autobiographique de la jeunesse de l'auteur né à Fermo (dans les"Marche") en 1930. Au cours d'un voyage en train , sur le "Milan- Lecce", il rencontre un vendeur de crucifix , de nom Moscatritata . Les crucifix sont faits en plâtre , recouvert d'une mince pellicule de bronze , comme si ce métal avait été pulvérisé sur le plâtre ; et dans le récit cela revient souvent , les crucifix bon marché comme une allégorie. Il parle beaucoup de Dieu; mais apparemment il supporte mal les crucifix , surtout quand ils veulent paraître anciens .
C'est un livre attachant , de ces livres qu'on ne peut lâcher sans aller jusqu'au bout. L'auteur est né dans une famille de condition modeste ; il sera ouvrier , inscrit au parti communiste , il a connu le fascisme, la résistance pendant la guerre , la fin du stalinisme ... Il parle de tout cela de façon compacte , il n'y a pas de chapitres , mais seulement des paragraphes qui suivent le cours de ses idées , une écriture spontanée .... Parfois des phrases tellement simples , concises et percutantes que j'aurais aimé les apprendre par coeur ... Parfois une digression sur le monde actuel avec "Berlusco" .
L'édition que j'ai lue date de 2009; Il y en a eu d'autres en 2002 , en 1996 .... C'est édité par une maison qui serait à peu près l'équivalent, en France , des "Belles Lettres". Le style est particulier et très agréable à lire ; l'auteur , autodidacte, est très cultivé et connu surtout comme poète. A 27 ans , il est parti vivre en Norvège , où il s'est marié et où il a continué à écrire en italien , tout en travaillant comme ouvrier dans la métallurgie ; un grand écrivain .
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 13 avril à 12:20
Mille remerciements pour cette lecture. Qui a précédé de peu la mort de Luigi Di Ruscio, à Oslo, le 23 février 2011. La revue Il Reportage lui rend hommage dans son dernier numéro.