Cet Marocain est allé vivre à la Silicon Valley (à côté de Google et Facebook) pour Réussir sa Web Entreprise (interview)

• Quand Amine Bellajdel était encore salarié au Maroc, des Moroccan Dream Killers ont traité son idée de RIDICULE.

Mais Amine croyait tellement en son idée qu’il a quitté son job à Rabat pour aller aux États-unis, à la Silicon Valley, là où se trouvent Microsoft, Google, Apple et Facebook, pour créer son entreprise.

Quelques mois après, son idée « ridicule » vaut désormais 8 Million de Dirhams (1 million de dollars). Vous découvrirez comment, grâce à son état d’esprit d’entrepreneur, Amine a quitté son job, s’est installé aux Etats-unis, a trouvé un investisseur et fait de Kyndy, petit à petit, un succès.

Vous découvrirez également :

• Les raisons pour lesquelles il est allé entreprendre aux Etats-Unis et pas au Maroc.
• Pourquoi le projet d’Amine fait de lui le « Robin des Bois des Réseaux Sociaux ».
• Sa petite histoire, du salariat à Rabat à l’entrepreneuriat à la Silicon Valley (USA).
• Le concept du SMART Money, une caractéristique des capitaux risqueurs à la Silicon Valley.
• La manière avec laquelle il s’y est pris pour convaincre les capitaux risqueurs et avoir un financement pour son projet.
• Et enfin, ses 2 conseils indispensables pour les web entrepreneurs en herbe.

Écouter l’interview audio :

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(Tout commentaire est le bienvenu : encouragements, questions, remarques, suggestions…)

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Retranscription de l’interview

Si vous préférez lire, Maha, membre de l’équipe BlogPro.ma, a pensé à vous

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Ryan : Bonjour et bienvenue dans un nouveau podcast de BlogPro. Aujourd’hui, notre invité est le co-fondateur de Kyndy, un nouveau service sur Internet. C’est un web-entrepreneur marocain qui est allé jusqu’aux États-Unis. Actuellement, il est à la Silicon Valley.

Ryan : Alors, ce nouveau service Kyndy, c’est quoi exactement ?

Mohamed Amine Bellajdel : « Kyndy.com » est un site-web où les gens peuvent partager des photos, des vidéos, des articles, des documents et des liens. C’est un site hybride où l’on peut partager un peu de tout. Ce n’est pas un réseau social, mais plutôt un service de partage ouvert dont la particularité est la possibilité de gagner de l’argent à travers la publicité en partageant des choses sur son profil.

Ryan : D’accord. Quel est son intérêt par rapport à Facebook et les autres sites de partage ? Si j’ai bien compris, les gens partagent des vidéos, des photos et autres et ils peuvent, grâce à cela, gagner de l’argent ?

Mohamed Amine Bellajdel : Oui, à travers la publicité sur leurs profils et leurs pages.

Ryan : Mais, il y a quand même des sites qui font la même chose comme Linkbucks par exemple, où tu donnes un lien et on affiche une publicité avant de télécharger un fichier. C’est quoi la différence avec ce genre de service ?

Mohamed Amine Bellajdel : Kyndy n’est pas une publicité affichée sur un fichier à télécharger. Ce sont plutôt des publicités affichées sur le profil des gens. C’est-à-dire que si moi je partage une vidéo et que quelqu’un quelque part dans le monde est entrain de regarder cette vidéo et qu’il y a une publicité avec cette vidéo, moi, je gagne de l’argent à travers cette publicité.

Ryan : C’est un peu comme gagner de l’argent avec ce qu’on publie sur Facebook ?

Mohamed Amine Bellajdel : Exactement. Je voudrai quand même signaler que le site « Kyndy.com » est ouvert pour tout le monde. N’importe qui peut créer un compte et partager des vidéos, du contenu ou autre. Mais le partage de l’argent, il n’est ouvert aujourd’hui que pour les universités américaines.

Ryan : Ah d’accord. Donc, un marocain ne peut pas gagner de l’argent avec « Kyndy » pour l’instant ?

Mohamed Amine Bellajdel : Pour l’instant, non. C’est ouvert pour les étudiants dans les universités américaines inscrits avec des e-mails qui finissent avec un « .edu ».

Ryan : Et pourquoi ne pas pouvoir ouvrir cela au monde entier ?

Mohamed Amine Bellajdel : Parce que pour une startup, aller trop vite pour des masses très grandes, c’est un peu risqué. Il faut y aller petit à petit. En plus, un service comme celui-là peut poser des problèmes de fraudes…

Ryan : Ah, il se peut que des gens ouvrent des comptes et cliquent sur leurs pubs par exemple.

Mohamed Amine Bellajdel : Exactement.

Ryan : Chose qui arrive chez Google actuellement…

Mohamed Amine Bellajdel : Oui et pour éviter ce genre de fraudes, on limite aujourd’hui le partage d’argent sauf pour les étudiants des universités américaines parce qu’ils s’inscrivent avec des .edu qui sont des e-mails uniques.

Ryan : Voilà, chacun a droit à un seul e-mail avec son nom et son prénom. Il aura donc moins tendance à frauder.

Mohamed Amine Bellajdel : Oui, tout à fait.

Ryan : Maintenant Amine, on va parler de ton parcours, parce qu’il va servir d’exemple à tous les web-entrepreneurs qui nous écoutent actuellement. Tu m’avais dit au début qu’avant d’aller aux États-Unis, tu vivais au Maroc et avant de commencer Kyndy tu étais salarié comme tout le monde. Peux-tu nous dire comment la suite s’est passée ?

Mohamed Amine Bellajdel : Effectivement, on a eu l’idée de lancer Kyndy alors que j’étais salarié dans une entreprise marocaine. À l’époque, j’étais un simple salarié qui attendait la fin du mois pour toucher son salaire (rires). Mais quand j’ai eu l’idée de Kyndy, j’en ai parlé à mes partenaires qui sont toujours avec moi sur le projet. C’était une idée avec un très grand potentiel et on a commencé à la développer.

Ryan : Donc vous l’avez commencé quand vous étiez au Maroc.

Mohamed Amine Bellajdel : Oui, mais on avait toujours cette vision internationale. Quand le projet a avancé et qu’on avait presque fini, j’ai quitté le salariat pour me consacrer à 100% à ce projet.

Ryan : Quand tu étais en train de développer Kyndy, t’en as parlé à ton entourage ? Est-ce que tu avais des commentaires positifs, négatifs ? Comment cela s’est passé exactement ?

Mohamed Amine Bellajdel : Comme tout entrepreneur, quand j’ai commencé à développer le projet avec mes partenaires, bien entendu, on avait beaucoup de commentaires négatifs de la part des gens…

Ryan : Oui, c’est normal.

Mohamed Amine Bellajdel : Il y a eu beaucoup de gens qui nous disaient qu’on ne pouvait pas concurrencer les grands aux États-unis parce que ce sont des sociétés qui valent des millions ou des milliards de dollars. Donc, selon ces gens, il fallait oublier le projet et rester les pieds sur terre.

Ryan : C’est un peu le concept des « Dream Killers » dont on avait parlé sur BlogPro.ma. Quand tu as un projet, que cela soit sur le net ou autre, il y a toujours des gens qui essaient de te casser. Mais tu as pu quand même aller de l’avant, faire ton projet Kyndy et le finir. Qu’est ce qui t’a aidé à le finir ? Il y a beaucoup de gens qui, après une première critique ou un premier commentaire négatif, vont arrêter de travailler sur leur projet. Alors, encore une fois, qu’est ce qui a fait que tu continues à travailler sur ton projet Kyndy ?

Mohamed Amine Bellajdel : La première raison qui m’a poussé à continuer malgré les « Dream Killers » est ma forte croyance en le potentiel de Kyndy. La deuxième raison est la toute petite minorité dans mon entourage qui a quand même encouragé l’idée . Et la troisième est bien sûr l’équipe qui était très enthousiaste et encourageante et qui voulait absolument réussir le projet.

Ryan : Il y a beaucoup de gens qui créent leur projet ici au Maroc, que cela soit un projet de e-commerce ou un projet comme le vôtre. On va parler du détail de votre site à la fin, mais qu’est-ce qui t’a poussé à partir aux États-unis et plus précisément à la Silicon Valley pour développer Kyndy ?

Mohamed Amine Bellajdel : Tout d’abord, la Silicon Valley est le rêve de tous les web-entrepreneurs parce que c’est le sommet de la technologie mondiale ; et bien sûr, il y a d’autres raisons comme la complexité de l’environnement du business au Maroc qui nous empêchait de payer le serveur Kyndy à l’international. On était obligé de créer une SARL rien que pour avoir cette autorisation. En plus, la Silicon Valley est un endroit connu par les capitaux risque et surtout où le Smart Money est disponible.

Ryan : Le Smart Money ?

Mohamed Amine Bellajdel : En français, c’est l’argent intelligent. Il y a beaucoup de gens qui cherchent des investisseurs parce qu’ils veulent lancer une entreprise par exemple, mais ils oublient qu’un investisseur n’est pas seulement de l’argent.

Ryan : Oui effectivement. Au Maroc, il y a des programmes qui aident à avoir de l’investissent comme MOUKAWALATI par exemple, mais ils ne savent rien sur les projets similaires à Facebook ou Google qui sont reliés à la technologie. Donc, ils donnent l’argent et ils laissent les gens se débrouiller.

Mohamed Amine Bellajdel : Voilà. Le principe de Smart Money c’est que l’investisseur te donne de l’argent et en même temps, il contribue avec son expérience à faire développer l’entreprise et à la ramener à un niveau de maturité.

Ryan : Donc, quand tu es allé aux États-unis, tu as pu trouver un investisseur pour Kyndy, C’est bien cela ?

Mohamed Amine Bellajdel : Oui, exactement.

Ryan : C’est excellent. On va en parler par la suite. Donc, le principal problème que t’as eu ici au Maroc est le paiement en ligne. Tu as souligné que tu ne pouvais pas acheter un serveur aux États-unis du Maroc. Pourquoi ne pas acheter tout simplement un serveur au Maroc ? Il y a des hébergeurs au Maroc quand même !

Mohamed Amine Bellajdel : En fait, avant d’acheter le serveur, on a fait un benchmarking des prix entre les entreprises marocaines et les entreprises internationales et on a réalisé qu’avec les hébergeurs marocains, on pouvait avoir le 1/10 de ce que proposent les entreprises internationales avec le double du prix. Pour une ‘startup’ qui n’avait pas beaucoup d’argent et pour pouvoir être compétitif, on était obligé de prendre un serveur à l’international. L’une des raisons qui m’ont poussé à quitter le Maroc est le marché. C’est vrai que le marché d’Internet au Maroc est en plein développement, mais cela reste un petit marché par rapport au marché américain.

Ryan : Oui, mais on peut bien du Maroc, toucher les étrangers.

Mohamed Amine Bellajdel : Oui, mais le problème se pose quand on veut aller à une dimension très considérable, il faut un environnement bien précis pour l’entreprise. Quand je parle d’environnement, je parle d’investisseurs, d’autres entreprises avec lesquelles on peut signer des contrats…

Ryan : D’accord. C’est comme quand on veut devenir un acteur international, il vaut mieux être à Hollywood qu’au Sahara par exemple.

Mohamed Amine Bellajdel : Exactement, c’est un très bon exemple. (rires)

Ryan : Donc, j’imagine que quand tu te réveilles le matin, tu prends ton café, cela t’arrive parfois de tomber sur des gens qui travaillent sur Facebook, des investisseurs qui peuvent t’aider dans ton projet, des gens qui travaillent sur Google, etc. j’imagine que ce sont des choses qui peuvent arriver chaque jour.

Mohamed Amine Bellajdel : Il m’arrive à la Silicon Valley de rencontrer des gens qui sont des milliardaires des fois et qui prennent des cafés à coté de toi. C’est quelque choses de très normal.

Ryan : Des investisseurs qui prennent des cafés en t-shirt je suppose (rires) parce qu’en général ils sont très cool là bas les investisseurs (rires). Là, je vois mieux ce que tu voulais dire par le « marché est petit ». Finalement, ton objectif est d’aller au « top » du coté des partenaires, des salariés et aussi de trouver une solution au problème de paiement au Maroc. Juste une petite information supplémentaire : Au Maroc, il y a eu quelques améliorations du coté payement en ligne. On peut payer sur Internet, mais avec une certaine limite. C’est une preuve que cela commence à s’améliorer petit à petit.

Mohamed Amine Bellajdel : Oui, je suis au courant, mais malheureusement, c’était après mon départ.

Ryan : Tu es ingénieur informaticien et tu as dit tout à l’heure que c’est l’endroit rêvé de tous les informaticiens. Alors, comment te sens-tu en tant qu’entrepreneur et en tant qu’ingénieur informaticien à la Silicon Valley ?

Mohamed Amine Bellajdel : C’est un environnement très favorable pour les web-entreprises qui veulent un niveau de succès très élevé.

Ryan : D’accord. Tu m’avais dit aussi que l’entreprise Kyndy a été évaluée à 1 million de dollars actuellement.

Mohamed Amine Bellajdel : Exactement.

Ryan : Cela veut dire que vous avez trouvé un investisseur et je signale que vous êtes plusieurs sur le projet. Alors, comment vous avez pu convaincre l’investisseur que votre projet est intéressant ?

Mohamed Amine Bellajdel : D’abord, je voudrais signaler quelque chose par rapport aux investisseurs. C’est gens là n’investissent pas généralement dans les idées parce qu’il en a des milliers. Ils investissent dans les équipes. Cela veut dire que l’investisseur doit voir que l’équipe est très solide et que ses éléments sont complémentaires, ce qui va faire d’elle une équipe à réussite. Après, vient l’idée du projet qui est évaluée. Il faut juste montrer que cette idée tient la route et que les gens aiment, même si l’idée existe déjà car l’innovation n’est pas une nécessité. Alors, comme je l’ai déjà dit, il faut juste que l’idée tient la route.

Ryan : Voilà, il faut montrer aussi que tu crois beaucoup en ton idée…

Mohamed Amine Bellajdel : Ce point là est très important aussi parce que si un investisseur sent que tu ne crois pas vraiment en ton idée, pourquoi lui, il va y croire ?

Ryan : Il n’y a aucune raison pour qu’il y croit (rires). Donc actuellement, Kyndy, un projet dont personne ne croyait au Maroc est évalué à 1 million de dollars par vos investisseurs.

Mohamed Amine Bellajdel : Exactement.

Ryan : Comment vous avez eu l’idée pour ce genre de service ?

Mohamed Amine Bellajdel : Comme c’est écrit sur la rubrique à propos sur Kyndy, l’idée est venue en 2008 quand j’ai eu mon 25ème anniversaire, où j’ai pris des photos avec mes amis et mon petit frère. Ces photos ont été publiées dans un réseau social et pendant qu’un ami était en train de les regarder, il a vu une publicité d’un Smart Phone à coté de mes photos et il a cliqué dessus. Quelques jours après, il a fini par acheter ce téléphone. J’ai donc réalisé que ce réseau social a gagné de l’argent à travers la publicité…

Ryan : Ce réseau social a gagné de l’argent grâce à ton contenu ! En quelque sorte, avec Kyndy, tu est le ‘Robin des Bois’ qui va partager les revenus du partage avec tout le monde.

Mohamed Amine Bellajdel : Exactement.

Ryan : C’est excellent, je vous souhaite tout le succès du monde.

Mohamed Amine Bellajdel : Merci.

Ryan : Est-ce que tu aurais un dernier conseil à donner aux auditeurs de BlogPro.ma ?

Mohamed Amine Bellajdel : Mon conseil pour les auditeurs est le suivant : si vous voulez créer une entreprise, il ne faut surtout pas avoir peur et pensez International.

Ryan : Pensez International, c’est aussi important. Pourquoi se limiter géographiquement alors qu’on peut toucher le monde entier !

Mohamed Amine Bellajdel : Oui, Internet est pour toute la planète.