Stock, 25 août 2010, 399 pages
Résumé de l'éditeur :
En 1992, l'Union soviétique s'effondre et la population estonienne fête le départ des Russes.
Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes. Ainsi, quand elle trouve la jeune Zara dans son jardin, qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Mais finalement ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille se révélera, en lien avec le temps de l'occupation soviétique. Aliide a en effet aimé un homme, Hans, un résistant.
Quarante ans plus tard, c'est au tour de Zara de venir chercher protection, et la vieille dame va décider de la lui accorder jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix.
Mon avis :
Voici un roman comme je les aime, avec des histoires "à tiroir" qui s'emboitent les unes dans les autres.
D'abord, parce qu'il faut bien commencer par quelque chose, il y a l'Histoire de ce petit pays d'Estonie envahit par les russes, puis les allemands, puis les russes.
Ensuite, l'histoire d'amour à sens unique entre Aliide et Hans, car Hans n'aime que la soeur d'Aliide alors que celle-ci fait tout pour garder Hans auprès d'elle. Tragique.
Puis, il y a aussi les méthodes russes : espions, interrogatoires, purges, déportations.
Et ses mouches, dès le début, et tout le long du récit. Cette présence qui sera expliquée dans les dernières pages.
Manipulations : Martin se sert d'Aliide qui se sert de Martin pour garder Hans auprès d'elle.
Enfin, la vie de Zara, la petite fille, qui a succombée aux sirènes de l'Ouest et qui, prostituée, décide de s'enfuire.
En revanche, je ne me suis toujours pas faite aux noms estoniens....
J'ai longtemps cru que la photo de couverture était une gargouille, mais c'est en fait la main d'une vieille femme. Et quelle vieille femme, car Aliide tient la dragée haute à l'Histoire et à la mafia.
Un très beau portrait de femme tout en ombres et lumières.
L'image que je retiendrai :
Celle de la vieille main de la couverture capable d'accomplir encore plein de choses pour sauver sa famille, même si elle pratique la politique de la terre brûlée.
Merci Aifelle pour ce livre voyageur.