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[Critique DVD ] Submarino

Par Gicquel

Sortie cinéma :le 1er septembre

[Critique DVD ] Submarino
De la part du réalisateur de «  Festen » on ne peut s’empêcher de penser à ce film magnifique, âpre et sans concession sur la nature des rapports humains. «  Submarino » lui emboîte le pas, mais de façon moins frontale, disons plus classique. Ce qui donne à l’ensemble un sentiment de déjà vu qui pourtant se situe bien au-dessus des productions du même genre. Thomas Vinterberg, a toujours ce petit regard décalé qui exprime le véritable sens d’un détail comme un sourire énigmatique , une poignée de main furtive, des embrassades inattendues .

Surtout quand l’histoire met en scène deux frères qui depuis leur plus tendre enfance ne se sont jamais quittés. Un père absent, une mère alcoolique, ils élèvent le dernier né, jusqu’au jour où la vie décidera brutalement de les séparer.

[Critique DVD ] Submarino

A l’âge adulte, dans la même ville, ils vivent maintenant  leur destin parallèle, à jamais marqués par les blessures de leur enfance. Y a t il encore de la place pour l’amour interroge le réalisateur qui concentre principalement sa réflexion autour de  Nick, le frère aîné, magistralement interprété par Jakob Cedergren . On le suit pas à pas, silence après silence dans le dédale de sa vie en charpie, qu’il tente coûte que coûte de reconstruire. C’est  la première partie du film, la seconde donnant la parole à son frère Peter Plaugborg (il n’a pas de prénom).

[Critique DVD ] Submarino

On le découvre, lui aussi au fil des jours, au quotidien d’un coup de fil de Nick qui n’aboutit pas, car le frérot se pique, deal, ou va chercher Martin  son petit garçon à la crèche. Sa seule raison de vivre, qu’il gâche malgré tout dans la dérive de ses souvenirs délabrés.

Deux portraits en porte à faux, en face à face ou en parallèle, des flash-back un peu bizarres, un peu forcés ( ceux de «  Incendies »- dans ce blog- ont une toute autre force) c’est le côté formel du récit.Le réalisateur le mène malgré tout jusqu’au bout de l’imprévisible, car tout peut arriver, dans ce visage impassible légèrement embué de tristesse que Nick promène dans sa solitude. Le même désarroi qui se reflète dans celui de Martin (Gustav Fischer Kjærulff , d’une étonnante justesse)  qui du haut de ses quelques printemps connaît déjà bien le monde des grands.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

L’un comme l’autre, égarés dans une histoire irréversible tentent malgré tout d’un sourire, d’un geste de la main d’aller vers celui qui les fuit ou les ignore. «  Submarino » paternel au possible est pétri de cette humanité que le réalisateur rend encore plus palpable. L’amour est donc toujours possible.

[Critique DVD ] Submarino

Les bonus

Un personnage , Ivan : interview de Morten Rose ( 6 mn )

Un quartier, Vesterbro :   le tournage dans le quartier de la drogue .( 9 mn )

Avec deux consultants, spécialistes des trafics et de l’endroit où ils déroule principalement .

SUBMARINO est le sixième long métrage de Thomas Vinterberg,  remarqué en 1998 au festival de Cannes avec «Festen », prix spécial du jury.

Né en 1969 à Copenhague, diplômé en 1993, il remporte une citation au « César » du meilleur film de fin d’études pour LAST ROUND. Son court métrage suivant, LE GARCON QUI MARCHAIT A RECULONS, décroche  le prix du public du Festival de Clermont-Ferrand.Il a réalisé plusieurs clips pour  Metallica et pour Blur.

[Critique DVD ] Submarino

SUBMARINO est tiré d’un roman éponyme du jeune écrivain danois Jonas T. Bengtsson. «  D’une certaine manière, les personnages cherchent tous à garder la tête hors de l’eau : le film parle de tous ceux qui ne remontent jamais à la surface… D’ailleurs, le titre fait allusion à une technique de torture dans laquelle on enfonce la tête de la victime sous l’eau. (…) Le sujet de la responsabilité parentale dans SUBMARINO m’a touché de très près. Même si je n’ai jamais vécu dans un abri ou ramassé de bouteilles vides pour me faire un peu d’argent, à l’instar des personnages  je suis père de deux enfants (de 9 et 14 ans), si bien que je me suis parfaitement reconnu dans les thèmes abordés dans le film. Il parle de l’angoisse permanente qu’ont les parents de décevoir leurs enfants et de ne pas être à la hauteur de leurs responsabilités.« 

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