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"Arrietty le petit monde des chapardeurs".

Par Loulouti

A l’origine je suis un fan des longs métrages imaginés, produits et réalisés par les studios japonais Ghibli. J’ai découvert ces merveilles de l’animation il y a une quinzaine d’années et depuis je suis un inconditionnel de ces pépites de l’animation. Il ne passe pas un mois sans que je partage le quotidien d’une Sophie, d'une Chihiro ou d’un Porco Rosso.

"Arrietty le petit monde des chapardeurs" est le dernier né de la célèbre firme. C’est un jeune metteur en scène, Hiromasa Yonebayashi, qui est aux commandes. Le bonhomme s’en sort à merveille.

Le film s’inspire du roman "The Borrowers" de l’américaine Mary Norton (déjà porté à l’écran en 1996 sous le titre "Le petit monde des Borrowers").

"Arrietty le petit monde des chapardeurs" est une bulle de poésie et de fraîcheur dans un monde contemporain tourmenté (le mot est faible). Le film constitue une parenthèse temporelle, un refuge de bien être pour des spectateurs avides de calme et de quiétude. Une œuvre qui nous permet de souffler tant l’emballement de notre société fait peur à voir.

On adhère immédiatement et sans retenue aux pérégrinations de ces êtres minuscules qui chapardent pour vivre. Le propos est touchant. J’ai trouvé le long métrage trop court à mon goût au regard de ses devanciers mais nous sombrons quand même à corps perdu dans 90 minutes de bonheur et de fantaisie.

Le spectateur est pris par la main par un petit bout de jeune femme espiègle et courageuse. Traditionnellement les studios Ghibli donnent la vedette à des héroïnes qui restent inflexibles face aux tempêtes et aux tourments de la vie. Arrietty se montre digne de ses aînées dans l’adversité tant elle déploie des trésors d’astuce pour surmonter les épreuves.

Arrietty fait montre de générosité et de sincérité quand elle s’immisce dans le monde des adultes. Confronté à la maladie elle prouve que la grandeur d’âme n’est pas liée au physique.

Une fois de plus le studio se plait à célébrer la différence, l’autre.

A aucun moment le réalisateur ne tombe dans la facilité ou la gratuité. Les sentiments sont vrais, les émotions pures. "Arrietty le petit monde des chapardeurs" met en relief ce qu’il y a de meilleur dans l’être humain. Un simple regard, un silence suffisent parfois pour exprimer une pensée pure.

Le studio japonais défend la nature depuis plus de trente ans. Les productions sont souvent des pamphlets adressés à la société de consommation et à l’immense gâchis de notre monde industriel ("Pompoko" est un véritable appel de détresse destiné à sauver de nombreuses espèces animales dont notamment les Tanuki).

Une fois de plus la symbiose avec l’environnement est célébrée. Ces êtres minuscules vivent en harmonie dans un jardin qui est leur Eden.

Les thèmes sont universels et fédérateurs. Hiromasa Yonebayashi n’a cependant pas mis en scène un brûlot politique. Le ton du film reste léger même s’il conserve un arrière plan lourd de sens.

Les péripéties sont nombreuses et nous ravissent par la magie de la mise en scène. Nous suivons avec passion les aventures de cette demoiselle hors du commun et de sa famille.

Nous rions et nous sommes émus. L’alchimie des sentiments est parfaite.

Chaque image est d’une richesse incroyable. Les arrières plans sont d’une précision inouïe. Mille détails foisonnent ici ou là. La palette des couleurs est d’une ahurissante variété. Cet univers des chapardeurs nous surprend à chaque seconde. Il faudrait que je revoie ce long métrage pour l’apprécier à sa juste valeur.

A noter que pour une fois la bande originale n’a pas été confiée à Joe Hisaishi mais à la harpiste française Cécile Corbel. Les mélodies composées par la jeune femme sont délicieuses et le rythme est parfaitement en accord avec l’ambiance générale. Les airs sonnent comme des bulles de rosée qui tombent ici ou là.

De la grâce et du talent vous dis-je.

Ne vous trompez pas : "Arrietty le petit monde des chapardeurs" est l’un des derniers remparts face au tout technologique et à la supercherie de la 3D. 

C’est aussi un opus de transition. La vieille garde japonaise, même s’il lui reste de beaux jours devant elle, transmet le flambeau à une génération montante pleine d’audace et de promesses.

"Arrietty le petit monde des chapardeurs" est un chef d'oeuvre, un de plus, qui ravira toutes les générations. La réussite est totale.

Arrietty est une petite fille au sourire désarmant qui fait désormais partie de notre quotidien à toutes et à tous.


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