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SOYONS SERIEUX! – Jusqu’où l’art est-il commercialisable ? -

Publié le 10 février 2011 par Mmorillion

Depuis janvier, le débat sur le prix des œuvres d’art achetées par les musées est une nouvelle fois relancé. L’acquisition par le Centre Pompidou en 2010 d’une œuvre de l’artiste anglais Tino Sehgal a soulevé de vives critiques.

Beaubourg, un des plus grands musées d’art moderne du monde, accueille chaque année environ 3,5 millions de visiteurs. Afin d’attirer les visiteurs, le musée renouvelle fréquemment ses collections. En 2010, c’est l’œuvre conceptuelle de Tino Sehgal, This Situation qui a intégré le musée. Cette œuvre, immatérielle, se compose de six acteurs qui dialoguent entre eux et effectuent des gestes chorégraphiques. La spécificité de cette œuvre est encore plus grande qu’il n’y paraît : elle ne se transmet qu’oralement. Le centre Pompidou ne dispose ni d’enregistrement, ni de trace écrite de l’œuvre. La question de la conservation de l’œuvre reste donc posée.

Pour Fred Forest, qui milite depuis plus de quinze ans pour une plus grande transparence lors de l’achat des œuvres, cette acquisition est scandaleuse. Il a écrit une lettre ouverte au président du Centre Pompidou, Alain Seban. Dans cette lettre, Fred Forest interroge à la fois la légalité de l’achat d’une telle l’œuvre et son coût. Aucun certificat en mesure de prouver l’authenticité de l’œuvre n’aurait été délivré. Le silence autour du prix de l’œuvre éveille les curiosités et les critiques. Selon les estimations, le prix serait compris entre 50 000  à 100 000 euros.

SOYONS SERIEUX! – Jusqu’où l’art est-il commercialisable ? -

En 1997, le Conseil d’Etat avait donné raison au Centre Pompidou qui refusait de dévoiler le prix de certaines œuvres. Ce musée dispose d’un statut particulier, celui d’établissement public : il dispose donc d’une autonomie conséquente, et notamment dans le choix de ses acquisitions. Or, les achats se font en partie grâce à l’argent du contribuable. En 2008, Beaubourg aurait ainsi touché 81,7 millions d’euros de l’état. Ce sont ces subventions qui permettent en grande partie au musée de développer ses collections.

Beaubourg a connu d’autres polémiques. En 2006, le musée avait ainsi choisit d’acquérir une robe en viande de Jana Sterbak. Or cette œuvre était dès le départ amenée à se dégrader. Le musée utilise la liberté et les fonds qui lui sont conférés pour explorer de nouveaux horizons artistiques. Qu’importe si les œuvres ont un coût,  l’art n’a pas de prix.

SOYONS SERIEUX! – Jusqu’où l’art est-il commercialisable ? -

Pour plus d’informations concernant l’acquisition de l’œuvre de Tino Sehgal et les critiques soulevées par Fred Forest, c’est ici.


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