Je ne sais pas! Je termine ce livre à l’instant et me voici là, tout de suite, à vouloir en parler. C’est sans doute trop tôt car je me sens perplexe : je ne sais pas vraiment si je l’ai aimé. Au commencement oui, beaucoup, puis de moins en moins, je ne me suis pas sentie attachée aux personnages, mais la fin est belle et m’a plutôt réconciliée avec l’histoire sentimentale des amours adolescentes entre amies. Récit qui revient sans cesse au premier plan, comme une ritournelle tragique. Bon le résumé d’abord. La narratrice est Jenny, l’amie d’Amanda Ruth dont le rêve était d’aller au moins une fois en Chine, sur la terre de ses ancêtres, le long du Yang-Tsé-Kiang, le troisième fleuve le plus long du monde, jusqu aux vieux villages du barrage des Trois-Gorges, . Seulement voilà Amanda a été étranglée chez elle en Alabama et c’est pour disperser ses cendres dans l’eau du fleuve que Jenny fait le voyage quatorze ans après. Si elle se sent en partie responsable de la mort de son amie, c’est le père de celle-ci qu elle soupçonne d’être le meurtrier, furieux d’avoir surpris par deux fois sa fille dans des situations équivoques avec ses amies. Jenny a une autre raison d’entreprendre cette longue croisière ; elle espère ainsi retrouver l’amour de Dave son mari qu’elle est en train de perdre. Le destin cependant en décide autrement et chacun d’eux fait une rencontre décisive qui les éloigne l’un de l’autre plus qu’ils ne pensaient Jenny, sur le navire, tombe sous le charme de Graham, un homme charmant mais dont un douloureux secret pèse lourd sur la dernière partie de ce voyage qui se révèle pour la narratrice une véritable recherche de sa propre vérité. Tout est fait pour me plaire dans ce roman : amitiés amoureuses, amour conjugal et désir de fidélité, pitié dangereuse envers les nouveaux amants, érotisme sauvage pour le jeune visiteur de je ne sais plus quelle secte, exotisme touristique à gogo, belle écriture ou traduction réussie bref un roman séduisant plein d’émotions mais trop sans doute en ce moment pour moi.J’ai été surtout agacée par tous les poncifs apportés par la vision simpliste des touristes pressés sur un pays tellement plus complexe, plus moderne et moins mystérieux qu’on se plaît souvent à le décrire. J’ ai surtout vu dans les descriptions qui parsèment ce roman des caricatures pour cartes postales !Un roman agréable et bien construit mais qui m’aura malgré tout agacé par trop de légèreté et d'approximations,ce qui m'a en partie empêchée d'adhérer complètement au récit. . Ceci dit, ceux qui ont lu et commenté ce livre avant moi l’ont tous aimé. Je me sens donc bien isolée avec mon billet pas très positif. Ne vous en contentez donc pas et lisez les avis qui m’ont donné envie de le lire, celui de Cathulu ( que je remercie) et celui de Virginie.
Le rêve d'Amanda Ruth, Michelle Richmond, traduit de l'américain par Sophie Aslanides, Buchet-Chastel 2011, 294 pages (Barrage des Trois-Gorges)