Angèle et Tony d'Alix Delaporte
Par Catherine93
Le début du film nous montre ce à quoi est prête Angèle pour récupérer son fils. Avide d'affection, exsangue, elle répond à une annonce et rencontre Tony, un patron pêcheur bourru, taiseux qui va l'aimer entièrement sur fond de crise sociale.
C'est un très beau film sans beaucoup de dialogues. Les regards, les gestes en disent bien plus long qu'un bavardage inutile et lassant. C'est un film pudique qui dit la difficulté d'aimer après avoir fait de la conditionnelle, la difficulté de se réinsérer auprès de son petit garçon qui ne comprend pas sa mère qui le fuit. C'est aussi un film qui parle de la crise sociale que vivent les pêcheurs menacés dans leur travail à cause du poisson étranger que l'on importe. Ce n'est toutefois pas le thème majeur mais il constitue l'arrière-plan, le "décor" si l'on peut dire de cette histoire d'amour naissante, tatônnante, qui se cherche. Ce qui fait la force de ce film pudique, ce sont évidemment les acteurs et tout d'abord Grégory Gadebois, qui ne parle guère, observe et montre sa généreuse et tendre nature. Clothilde Hesme tout en retenue, têtue pour son fils, au minois boudeur ( un peu trop d'ailleurs ), Evelyne Didi, la mère méfiante mais aimante qui a perdu son mari en mer.
Un très beau film qui s'explique aussi par ce jeu du chat et de la souris, les élans des personnages qui hésitent avant, finalement, de se lancer.