Vampires de Vincent Lannoo

Il s'avère que pour les prédécesseurs de nos faux journalistes belges, la mission au sein d'une communauté de vampires vivant dans le plat pays s'est terminée en méchoui. Trop appétissants et donc impossible d'y résister...

Belges + vampires, une association improbable qui fait immédiatement rire et l'on ne se trompe pas. Ce film s'inscrit dans la veine vampiriste, si l'on ose, qui accable les écrans du monde entier mais c' est un petit bijou d'humour caustique, incisif et parfois outrancier. Ici, le politiquement correct, la fadeur, l'insipide n'ont pas leur place.

C'est donc Georges Saint-Germain qui fait les honneurs de la maison. C'est un vampire bobo, onctueux à souhait et infatué de sa personne mais accablé par la nullité de sa progéniture. Samson est agressif, bêta à souhait qui transgresse une seule loi: coucher avec la femme du patron, minot blondinet. Grace est folle de la culture humaine. On apprend au cours du film par son improbable médecin humain que c'est "une mal mordue". Pas assez de passion pour l'éternité dans la morsure initiatique...La mère Bertha est givrée. La famille Saint Germain occupe une maison fétide, sombre avec "la Viande", une ancienne prostituée de l'est qui nourrit la famille. Il vaut mieux selon elle, servir de repas que faire la rue. Et paf!! On rit car c'est énorme. Pareil avec les sans-papiers fournis par une association de bienfaisance belge. Les vampires règlent le problème des sans-papiers en les dévorant. Et là, dans le film, c'est un Noir livré aux appétits gloutons de ses hôtes.

Comme on l'aura compris, Vampires fait preuve d'un humour corrosif, déjanté qui peut mettre mal à l'aise. C'est énorme mais le cinéaste y va frontalement, sans détour pour aborder les sujets qui hérissent les sociétés occidentales. C'est un tantinet longuet, inégal au niveau du rythme.

On constate néanmoins que la vie est plus cool au Canada qu'en Belgique. Au Canada, faut travailler, en Belgique, faut se faire servir...