Là-bas, c’est toujours où l’on n’est pas, c’est ailleurs. On peut en avoir la nostalgie si on en vient, le désir si on rêve d’y aller ; on peut simplement l’imaginer.
Ici, c’est toujours où l’on est, comme si cet ici collait à la plante de nos pieds. On l’apprécie, on s’y ennuie, on s’y amuse, on y vit. On peut aussi l’imaginer.
Il n’y aurait peut-être que deux mots, deux mots pour se déplacer :
ici : qui accueille,
là-bas : qui raccompagne.
Thierry Metz
(L’homme qui penche)
Aujourd’hui, nous allons passer de l’un à l’autre en suivant cette consigne: les phrases qui suivront « ici » rimeront en « i », les phrases qui suivront « là-bas » rimeront en « a ».
Ici, c’est riquiqui
Là-bas, c’est raplapla.
Ici, je m’ennuie
Là-bas, je m’ébats
Ici, j’attends la pluie
Là-bas, je compte mes pas
Ici, on prend les lanternes pour des vessies
Là-bas, c'est comme si on pissait dans un tuba
Photos prises dans la région de Saint Laurent du Maroni (Guyane)