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Conservatisme, révolution et inaction

Par Jjs


Qu’Est-ce qu’une pensée conservatrice ? Il s’agit selon moi d’une non pensée. En effet penser c’est véritablement faire en sorte de s’adapter aux besoins de nos sociétés et faire en sorte de remettre en cause des idées qui sont devenues des dogmes.
Le dogme est le contraire de la pensée. En effet, il fige le débat et lorsque le débat est
figé, il n’y a plus débat : il y a monologue. Or le monologue reste le contraire de la pensée qui est dialogue avec soi ou avec l’autre, que cet autre soit un autrement autre, qu’il soit proche ou qu’il soit la réalité voire qu’il représente nos propres idées.
Le conservatisme est en train de meurtrir notre tissus social et de décomposer plus encore une France qui se décompose.
Il est en train de faire en sorte de nous enliser. D’aucuns nous font croire que tout va bien. Ils soutiennent que nous sommes en crise mais ce mot de crise est un alibi pour exprimer leur peur d’agir, leur crainte du présent et de l’avenir, leur névrose face au passé. Ces conservateurs nous font croire qu’il ne faut rien changer et ils nous enferment ainsi dans le conservatisme.
Ils sont alliés des idéalistes révolutionnaires qui eux nous font croire que l’on peut tout changer mais qui finalement font peur à tout le monde…L’un et l’autre oeuvrent pour la peur. Ce sont finalement les porteurs de l’inaction et du déclin.
Nous devons impérativement remettre en cause nos modes de pensée sans provoquer la peur. Cette remise en cause, les démagogues ont compris qu’il fallait l’imposer mais ils jouent d’elle et se jouent de nous.
Celle-ci n’implique pas remise en cause au profit de quelques uns ni  révolution : elle implique dialogue avec des dogmes que l’on tient pour des idées et que d’aucuns nous assènent avec certitude.
Notre pays vieillit mais il vieillit au sens où nous vivons depuis 6o ans avec les mêmes valeurs, les mêmes structures, les mêmes dirigeants. Ce vieillissement se ressent dans toutes les strates de la société. Elle se ressent au niveau de nos infrastructures, de notre organisation administratives, du mode de recrutement de nos élites, de nos choix, de nos institutions, de nos pédagogies.
Le monde, autour de nous, a considérablement changé et nous restons avec de vieilles pensées. Cependant, surfant sur ce besoin de changement de faux réformateurs nous vendent des idées fausses et qui ne sont que la représentation du conservatisme ou de l‘idéalisme qui demeure son allié fidèle.
Ils prétendent que l’école doit être rétrécie. Ils soutiennent que l’exécutif doit être renforcé. Ils rappellent que nous sommes en crise. Ils estiment que nous souffrons d’insécurité. Ils insistent sur le fait que nos enfants ne travaillent pas et qu’ils ne veulent plus apprendre. Ils se désolent d’un prétendu déclin.
Cette pensée est profondément conservatrice car elle interdit tout dialogue. Elle prétend vouloir changer radicalement le discours mais en réalité, surfant sur le besoin de changement, elle ne fait que conforter la tendance dans laquelle nous avançons mais à reculons.
Nous ne souffrons nullement d’une perte d’envie de nos jeunes d’agir et d’apprendre.  Nous ne souffrons non plus nullement d’une perte d’envie d’agir et d’innover de nos concitoyens. Il y a de l’envie d’agir et d’innover partout et cela se ressent. Il existe partout de l’envie de rencontre et d’écoute. L’explosion d’internet et des réseaux sociaux le prouve.
Cependant, nous sommes enfermés dans des structures vieillotes et inadaptées. Elles sont héritées de nos grands-parents et nous n’avons pas fait grand-chose pour les modifier. Pire, il existe comme une sorte d’amour improbable et d’une admiration sans borne à l’égard de ces productions et cet amour nous aveugle totalement. Nos idées et nos valeurs ne sont plus que des certitudes jamais remises en question.
Nos jeunes, nos moins-jeunes, souffrent d’une structure d’orientation inadaptée et qui les enferme très tôt et qui les oblige à faire des choix drastiques à l’heure où ils ne savent comment faire ni comment s’orienter. Ils souffrent d’une pénurie de liberté et d’un monopole puissant installé en force en tous lieux avec une faible possibilité d’innovation ainsi que d’un manque de confiance à l’égard de la base.
Nous souffrons d’un conservatisme qui nous fait peur et nous inquiète en nous disant que nous ne voulons pas travailler, que nous ne voulons pas innover, que la laideur envahit tout. Ce conservatisme et ce pessimisme ne sont pas ceux de nos jeunes ni de nos concitoyens. Ils veulent vivre. Ils espèrent. Ils croient que tout est possible mais ils ne rêvent pas. Ils aspirent simplement à une société plus juste, plus ouverte et moins conservatrice.
Bien sûr, certains de nos concitoyens ne sont pas dans cet état d’esprit mais ils ne forment pas la majorité. Ils ne représentent pas grand-chose.
Cependant, les donneurs de leçons, font alors comme les mauvais pédagogues : ils jugent une classe uniquement à partir de celui qui fait problème et qui ne veut rien faire….Ce jugement est le pire qui soit. C’est celui du conservateur qui ne pense pas mais prend un individu ou une situation et celle-ci deviendra l’alibi de son conservatisme et de son pessimisme.


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