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Je suis chanteur, la retraite c’est pour jamais.

Publié le 13 février 2011 par Swann

Réflexion de Swann autour de la retraite des musiciens. Question importante que je me pose sur la chose : quand est-ce qu’un artiste sait qu’il doit raccrocher le micro définitivement ?

Je suis chanteur, la retraite c’est pour jamais.

Passons en revue quelques noms :

Bob Dylan : 70 ans

Marianne Faithfull : 65 ans

Mick Jagger : 68 ans

Keith Richards : 68 ans

Ozzy Osbourne : 63 ans

Paul McCartney : 69 ans

Ces noms sont tous des légendes de la musique. Des mastodontes qui n’ont absolument plus rien à prouver à personne. Leurs carrières ont de quoi faire rêver, leurs comptes en banque sont pleins à craquer, et ils aiment profondément leurs métiers. Si bien qu’ils n’arrivent pas à raccrocher leurs micros, et couler une vie heureuse et paisible dans leurs belles demeures, et tourner la page.

En voyant Marianne Faithfull sur le plateau de One Shot Not, j’ai eu de la peine pour elle. Je me voyais projeter dans un film mettant en scène une artiste sur le déclin. Avec tout le mélo-dramatisme propre au film hollywoodien. Imaginez-vous.  La Dame est sur scène, avec beaucoup de kilos en trop, une coupe de cheveux d’un autre temps, et une voix qui malheureusement ne suit plus. La faute sans doute à l’alcool et au tabac qui ont fatigué et abîmé cette voix autrefois si belle. Lady Faithfull se mélange dans les paroles, elle semble perdue, elle ne suit pas la musique, les musiciens remarquables s’adapteront à elle. Son regard est triste, et on sent bien qu’elle n’est plus la Grande Marianne qu’on avait l’habitude de me décrire. Du coup je me suis demandée si elle n’aurait pas mieux fait de tirer sa révérence au lieu de continuer et d’être une copie défraichie de ce qu’elle était.

Un autre exemple frappant d’artiste qui continue à monter sur les tréteaux bien au-délà de l’âge de la retraite : le grand Bob Dylan, le maître du folk-rock. Celui qui a ouvert les voix à nombres d’artistes après lui. Mais à l’écouter aujourd’hui, on se dit que l’homme devrait poser définitivement sa guitare : la voix ne suit plus du tout, lui même n’est plus dans le coup. Papy Dylan peut bien s’amuser à changer les arrangements de ces morceaux, et tenter de les réinventer, mais le fait qu’aujourd’hui, lui aussi est loin du compte. Dès lors, on a de la peine presque, et on regrette aussitôt de les avoir vu sur scène. Inéluctablement l’image qu’on a en tête n’est plus la même et le mythe s’écroule.

J’imagine que pour un artiste son art est la seule chose qui lui importe.  Il vit pour ça, rien que pour ça. J’imagine que la musique est leurs oxygènes, et qu’ils ne peuvent vivre sans. J’imagine aussi que pour un artiste qui a vécu toute sa vie sur les routes, en studio, qui a donné des milliers de concerts, devoir raccrocher les micros n’est pas chose simple. Du jour au lendemain il n’y a plus l’adrénaline du live, il n’y a plus le processus créatif, les heures à passer en tête à tête avec une guitare ou un piano pour répéter. Et puis on passe de la lumière à l’ombre… Tout cela est bien difficile à gérer.  J’imagine qu’on n’apprend pas à un artiste à tirer le rideau final. Cependant, l’image du vieux papy croulant est bien compliqué à contempler pour les spectateurs. Celle d’Ozzy Osbourne, trainant des pieds et ayant du mal à se déplacer sur la scène du Zénith m’a un peu attristé aussi.

Du coup, j’en suis à me demander si j’irais voir un jour les Rolling Stones avant qu’ils ne cessent définitivement la musique. Sans doute pas. Je ne les ai jamais vu sur scène, mais je préfère pour le coup voir et revoir les vidéos de leurs jeunes années, histoires de garder le mythe intacte dans ma tête.


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