[...] "Ici, plus qu'ailleurs", les mêmes choses se disent à travers les mêmes silences, la lumière baigne et dissout les formes, les objets se fondent en une infinité liquide. Différences et répétitions procèdent par déplacements subtils de l'ombre, de la couleur, à travers un réseau d'analogies secrètes, d'odeurs, de sensations. Le champ du visible est un pays illimité : la pierre s'apprend par l'eau, l'arbre par son ombre, l'oiseau par le nuage...Venise ne se donne qu'en protégeant ses secrets, et l'étonnement du vivant n'y est jamais lassé. Bernard Neau, Venise Miroir des Signes photos©Catherine Hédouin
...L'art des rues est discret. Il y trouve des tableaux émouvants par leur maladresse, leur imperfection -- autant de clins d'oeil amusés : la copie inversée d'un Bastiani près du Grand Canal, un Mondrian dans un reflet d'eau au bas des Frari, une ébauche de Nicolas de Staël ou de Vedova sur une porte en réfection...