Christophe Sabon (Domaine de La Janasse) aux Vignes de Léo (1)

Par Daniel Sériot

Présentation du Domaine

Aimé Sabon, le père de Christophe, a crée ce domaine, situé à Courthézon, en 1973 La superficie initiale représentait 10 hectares de vignes. Le vignoble, aujourd’hui, s’étend sur 80 hectares qui se répartissent de façon suivante : 20 hectares en appellation Châteauneuf du Pape, 40 hectares en Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Village et 20 hectares en Vin de Pays de la Principauté d’Orange, et en Vin de table.

Cette superficie se subdivise en une centaine de parcelles, très morcelées, avec des terroirs très différents notamment dans la nature du substrat des vignes (lithologie). L’encépagement est adapté à la nature des sols et des sous-sols (d’une façon générale, les cépages blancs et la Syrah sont plantés sur les sables ou des sols sablo-calcaires, le Grenache sur les argiles surmontées de galets roulés, le Mourvèdre sur des sous-sols argilo-calcaires recouverts de galets roulés.).Cet éclatement de parcelles, aux terroirs si différents (lithologie, exposition, topographie), permet l’élaborationde cuvées spécifiques, en particulier celles élaborées en 100% Grenache sur des terroirs tardifs (plus froids), qui donnent un meilleur équilibre au Grenache, selon Christophe Sabon, qui considère le Grenache comme le cépage majeur et le plus qualitatif de l’appellation Châteauneuf du Pape en alliant finesse et puissance. Les terroirs plus chauds conviennent mieux à la Syrah et au Mourvèdre

Le travail à la vigne est mené en agriculture raisonnée, un choix que résume Christophe par l’image suivante «  quand on a un rhume, on se soigne avec des produits naturels, quand on a une maladie infectieuse grave, on prend des antibiotiques «.

Les sols sont travaillés, de façon classique, labourés, buttés, décavaillonnés, et binés avec comme objectif principal de permettre l’enracinement le plus profond possible des vignes pour exprimer, le plus justement possible, le terroir dans sa composante géologique. A ceci s’ajoutent des travaux d’épamprage, d’effeuillage, et des vendanges en vert s’il y a lieu. Ces activités sont menées au cas par cas, selon les parcelles, et les besoins du millésime.

Les vendanges sont manuelles, et font l’objet de deux tris, un à la vigne puis un second, sur table. Le second tri est supervisé par un membre de la famille qui va pouvoir juger de la qualité des raisins et prendre les premières décisions pour commencer et mettre en place les processus de vinification en fonction de la qualité des baies observées (pourcentage d’éraflage, macération à froid, durée des macérations, fréquence des pigeages, vinification en une ou deux cuves pour une même parcelle, etc.) Des dégustations quotidiennes, pendant la vinification, permettent d’adapter les méthodes, cuve par cuve, avec pour objectif la recherche de la concentration, tout en évitant la surextraction.

Les vins sont entonnés rapidement après le décuvage (24 à 72 heures). Les Grenaches sont élevés en foudre, les Syrahs et les Mourvèdres en barriques, avec un pourcentage, généralement assez faible de bois neuf. Les fermentations malolactiques se font sous bois, et l’élevage est réalisé sur lies fines (12 à 14 mois), avec un ou deux soutirages durant cette période. Les vins sont assemblés (s’il y a lieu) à la fin de l’élevage, légèrement collés au blanc d’œuf, et passent l’hiver en cuves avant d’être mis en bouteille au début du printemps.

A suivre…

Daniel