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WINTER’S BONE de Debra Granik

Publié le 14 février 2011 par Celine_diane
WINTER’S BONE de Debra Granik
On connaît la chanson. Personnages en marge + thématiques sociales + âpreté du propos + révélation féminine = Grand Prix à Sundance. Depuis quelques temps- de Precious à Echo Park, L.A- jusqu’à l’austère Frozen River, avec lequel Winter’s bone possède mille similarités (lieu délaissé, ambiance anxiogène), le festival chérit un même type de films, quitte à franchement lasser. Adapté d’un roman de Daniel Woodrell, le deuxième film de Debra Granik (Down to the Bone), prend ainsi place au fin fond du Missouri, dans la région isolée des Ozarks, décor aussi rude et vachard que les habitants du coin, auxquels se retrouve confrontée la petite mais têtue Ree (Jennifer Lawrence, à suivre) lorsqu’elle décide de partir à la recherche de son père, taulard et disparu. Pas d’autre choix pour elle, si elle veut sauver la demeure familiale où, à 17 ans, elle élève seule son petit frère et sa petite sœur, sa mère étant murée dans le silence. C’est donc un portrait sans concession des conditions de vie de la population locale et isolée qui se dessine, en filigrane, derrière l’enquête de l’adolescente : problème de cocaïnomanie, grossesse précoce, manque d’argent et labeur éreintant. La cinéaste filme les visages esquintés par la dureté de la vie, s’attarde sur le folklore musical, les pratiques quotidiennes (la chasse par exemple), les difficultés journalières subies par des populations invisibles, et livre une œuvre hybride, quelque part entre docu et fiction policière, sorte de thriller social, éducatif mais peu palpitant. La faute à une intrigue périphérique mollassonne qui ne sert que de prétexte à la peinture des locaux, et qui demeure traitée avec une certaine superficialité, notamment dans l’étude psychologique des personnages, réduits à des masques figés et canoniques. Bourru et revêche, Winter’s bone soigne alors son atmosphère, mais oublie de creuser le propos et d’insuffler du rythme à l’ensemble, qui ronronne gentiment au lieu de glacer le sang.
WINTER’S BONE de Debra Granik
Sortie France: le 2 mars 2011.

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