Quand on est maitre zen, peut-on se comporter comme le dernier des égoïstes, avide d'argent et de relations sexuelles?
Apparemment oui, comme le montre cet article sur le site d'Eric Rommeluère.
Genpo, moine zen, le fondateur de Big Mind a du se défroquer suite à des infidélités conjugales avec la vice-abbée !
Ce qui peut sembler choquant, ce n'est sans doute pas sa relation extra conjugale, ni la promesse qu'il fait dans ses stages de s'éveiller à sa vraie nature en 3 heures (après tout l'éveil est de toute façon toujours soudain ) mais c'est le fait de mélanger la spiritualité (en plus zen) et l'enrichissement personnel.
Cinq jours de stage coutent 5000 dollars ! N'est-ce pas un peu beaucoup!
Eric Rommuelère a raison de rappeler ceci :
Le maître zen Kôdô Sawaki disait : « L’étude du bouddhisme est l’étude de la perte.
Le Bouddha Shâkyamuni en est un bon exemple. Il abandonna son royaume,
sa belle femme, son enfant mignon, ses splendides habits et il devint un
mendiant aux pieds nus et à la robe usée. Tous les bouddhas et les
patriarches ont volontairement enduré la perte. Qu'un prêtre bouddhiste
veuille réussir en ce monde est une grave erreur. N’importe comment, nous
les moines, nous sommes tous des mendiants de la tête au pied. » (Kôshô Uchiyama, The Zen teaching of Homeless Kodo, Sôtôshû Shumuchô, 1990, p. 42).
Cet épisode pose la question de l'éveil et du comportement. Y a-t-il un lien entre la non-dualité et l'éthique?
Assurément. Si on s'éveille à la vacuité de la personne, on réalise la vacuité de l'ego. L'éveil déracine les racines de l'égoïsme et de la dualité et ouvre à la compassion, au désintéressement et à l'amour. L'amour est l'expression vivante de l'unité.
Mais cet amour peut prendre de multiples formes ; il n'est pas mièvre ni standardisé. Ce n'est pas la saint-Valentin !
Il ne s'agit pas non plus de juger autrui mais de regarder en soi, sans jugement. Pascal disait : "Le pecheur se croit juste et le juste se sait pecheur."
jlr