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Lemmy, le film

Par Nicolas Lordier

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L'entame est fracassante et digne de son personnage : 49% motherf**ker, 51% son a bitch. Evidemment, sans l'ombre d'un doute, ce film sur Lemmy Kilmister, une des dernières légendes du rock'n'roll, le godfather of metal et leader de Motörhead, va rester dans les annales du docu rock. Personnage singulier, en marge de toute starification, Lemmy est une icône adulée de toute une frange du rock dur. Il a ouvert la voie à tout eune génération du metal, celle qui a vu naître les Metallica, Megadeth, Anthrax et Slayer, ces quatre monuments que l'on associe au fameux Big Four Of Trash (expression désignant les quatre groupe les plus importants du trash metal). Né en 1945, Lemmy a assisté à la naissance de la pop, se déclare fan des Beatles et n'hésite pas à se rendre à son disquaire de Sunset Boulevard pour se procurer la réédition remasterisée en mono. Connu comme le loup blanc dans ce quartier de Los Angeles, il avoue ne pas imaginer vivre ailleurs, le monsieur ayant ses petites habitudes. Il n'est pas rare de le croise au bar, un verre de Jack Daniels à la main, en train de titiller la machine à sous et quelques pinups du coin. Dans une tirade assez légendaire, Dave Grohl tire à boulets rouges sur Keith Richards "plus enclin à fréquenter les palaces qu'à faire du rock" et met en évidence la stature de celui qui a également connu Hendrix en tant que... roadie. Si l'on se penche sur la discographie du bonhomme, c'est l'affolement, pas moins de trente disques au compteur avec Motörhead incluant albums originaux, compilations et albums live. Sans compter son passage dans Hawkwind, groupe de space rock halluciné au début des années soixante-dix, et dans ce groupe du Swinging London, The Rocking Vicars, plus proche des Kinks et des Beatles que du groupe qui "joue le plus fort de tous les temps". Viré de Hawkwind pour consommation massive de speed en contradiction avec les autres psychotropes utilisés par le groupe, Lemmy prit une basse Rickenbacker, fabriqua un son et créa Motörhead en 1977, l'année du punk. On pourrait même dire (avec Iggy Pop) qu'il est à l'origine de ce rock contestataire mais c'est un vaste débat. Au delà de l'imagerie volontairement endiablée et suggestive de tous les groupes proches du trash metal, je me suis plongé dans la musique de Lemmy, au delà du "Ace Of Spades", classique du genre, et j'ai pu m'approcher de la bête, celle qui ne sommeille jamais et qui veille au respect des lettres de noblesse d'un état d'esprit : sex, drug & rock'n'roll. Mais après tout, Lemmy, c'est pas si loin qu'Elvis. Une première mise en bouche avant l'entame d'une dissection complète de l'oeuvre de Lemmy The Lurch.

Ecouter Motörhead : http://www.deezer.com/fr/music/motorhead


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