A propos de Halal police d’Etat de Rachid Dhibou 1 out of 5 stars
A Paris, un mystérieux tueur en série s’attaque à des épiciers d’origine maghrébine dans le quartier de Barbès. Mais le jour où la femme d’un diplomate algérien est assassinée dans une épicerie, la police française décide de faire appel à L’inspecteur Nerh Nerh (Ramzy) et son acolyte « Le Kabyle » (Eric), deux flics algériens aux méthodes… très particulières.
Premier film de Rachid Dhibou, Halal police d’Etat parodie le titre d’une série télé américaine des années 1970 tout en s’inspirant d’une autre, célèbre en Algérie, L’inspecteur Tahar et plus particulièrement l’épisode Tahar et l’apprenti. Il reprend aussi la fausse intrigue du culte La cité de la peur (1994) de Les Nuls.
Dès les premières scènes, Halal police d’Etat suggère que son humour sera dans la droite ligne des oeuvres d’Eric et Ramzy, de Seuls Two à Steak en passant par La tour Montparnasse infernale. Soit une succession de sketches où l’on reconnait la patte des analogies absurdes des deux comiques, l’imaginaire foisonnant, les associations d’esprit loufoques et délirantes. Mais il y a une autre constante dans les films du duo comique, c’est que l’on ne rit pas. Hormis quelques passages qui font sourire, comme l’arrivée d’un martien en Algérie qui a provoqué un traumatisme chez « Le Kabyle » et sa transformation en Français (ndlr, il faut comprendre une féminisation de la voix et du comportement), cette comédie dans l’ensemble assez lourde, souffre d’un défaut majeur. La caricature et les clichés racistes dont se sert Halal police d’Etat pour dénoncer tous les extrémismes et autres fanatismes religieux se retournent contre lui, à tel point que Halal police d’Etat se retrouve dans la position de l’« arroseur arrosé ».
Car sans raconter la fin du film, c’est une religion en particulier que Halal police d’Etat pointe du doigt malgré lui, une forme d’obscurantisme (franc-maçonnerie, groupuscule nazi) à connotation catholique qu’il vise. Ce qui rend la comédie bancale.
Mais revenons à l’humour du film. Une scène est emblématique de son échec à faire rire. Une scène assez longue, où Eric, pour dissuader les enquêteurs d’une piste menant à un tueur chinois, après avoir écrasé du Nem dans sa main et vérifié auprès d’un témoin que le tueur ne sentait pas le Nem, prend l’apparence d’un Asiatique vêtu d’un chapeau chinois. On pourrait citer d’autres scènes comme celle-là où l’on ne rit pas, comme celle de la machine à mousse blanche du Kabyle qui envahit l’espace de l’épicerie.
Mais Halal police d’Etat se distingue surtout par une certaine vulgarité (nouvelle chez le duo) et son humour « potache », comme la scène avec les « bledards » à l’hôtel, fascinés par les énormes seins d’Hilgeugue (Anca Radici) ou celle des pets de Nerh Nerh au restaurant.
C’est dommage, parce que Halal police d’Etat, au début du film, jouait avec aisance sur une multitude de clichés racistes, les maniant avec une certaine jubilation, du commissaire raciste au policier chinois qui s’appelle Cohen. Avant de rapidement tourner en rond…
www.youtube.com/watch?v=4vK7tN0BfQc