ENFIN, on est tombés amoureux...

Ahhhhhh ! Ben voilà !!! Ça faisait longtemps qu'on attendait un truc de ce genre. Parce qu'il y a un problème dans la mode homme : soit elle ne se renouvelle pas des masses, soit elle exagère à la folie et du coup, c'est importable. Disons qu'on a l'impression que les créateurs qui « font de l'homme » hésitent entre deux partis : un classicisme intemporel ou alors une démesure qui dépasse l'incontrôlable. Alors, entre l'éternel costume trois-pièces bleu marine ou les « déguisements » couture, on ne trouve jamais de collections pouvant vraiment coller à notre vie de tous les jours. Faut pas déconner ! On ne va pas sortir fringués comme des sapins de Noël pour aller faire les courses chez Aldi, et encore moins porter le costume étriqué tous les jours que dieu fait, c'est quand même très chiant. Alors, quand on reçoit la présentation de Greg Van Rijck pour Jean-Paul Knott, on soupire, les yeux embués : « ENFIN ! ». Du portable élégant sur fond de détails décalés, voilà ce que nous propose le jeune créateur de 23 ans, sous la tutelle d'un grand designer belge : ça tue ! À l'aube de notre vieillesse annoncée, on se sent enclins à changer notre puérilité vestimentaire pour quelque chose de plus classique, sans forcément tomber dans le méga conventionnel. Pourtant, on ne trouve jamais rien qui soit adapté à cette vision... Aujourd'hui, le classicisme a ses lettres de noblesse couture avec cette collection très faussement sage. Greg Van Rijck propose une véritable garde-robe où tout est hautement désirable: Veste double timide sans excentricité ou même très courte dévoilant le trop du dessous, pantalon sarouel à l'allure pourtant classique. Peu de collections masculines nous avaient autant donné l'envie de tout nous offrir... Il est vrai que cette déclinaison de couleurs ultra sobres, avec une quasi-totalité de noir, quelques bleus et gris n'a, à la base, rien de particulier ... du moins de loin! Car quand on s’approche au plus près de l'objet de la convoitise, on voit bien que celui qui travaille auprès de Knott depuis quatre ans a su s'approprier les codes femme de la maison pour les adapter à l'homme. C'est donc dans les associations de matières et surtout dans les coupes que les détails prennent le dessus et dévergondent ce qui aurait pu être seulement des classiques. Les pantalons se portent larges et fluides, courts parfois et super loose à d'autres moments, comme s’il fallait dans l'ensemble de cette collection mettre en évidence une certaine contradiction pour lui donner de la force.Le costume est réinterprété façon Londres des années 1900, on le dénude de son inconfort par une nouvelle vision, peut-être moins élégante que les versions tailoring mais qui fonctionne quand même par une touche plus bobo, plus mode. L'essentiel, c'est que, artiste en devenir ou roi des traders, n'importe quel mâle peut s'approprier la collection de Van Rijck. Les hommes classiques se retrouveront dans l'utilisation délibérée du noir, des gilets et de la chemise blanche, tandis que les plus « foufous » d'entre nous se délecteront des pulls en angora ou même de la combi de pompiste couture, une des pièces phares qui représente bien à elle seule l'esprit à envisager. Du détail le plus fou aux accents les plus classiques, il y a de tout. Un tout qui se coordonne avec admiration, on peut jouer des genres et s'autoriser un matin l'envie déglinguée d'être un peu too much dans l'allure, ou au contraire se réserver l'élégance stricte du classicisme le plus poussé. Ça faisait un sacré bail qu'on n’avait pas eu envie de s'offrir une collection dans sa quasi-intégralité, parce que tout de suite, avec clarté, on en voit les inépuisables réinventions possibles. Du beau classique couture, sans être dans l'uniforme Greg Van Rijck pour Jean-Paul Knott, c'est la réponse homme à notre bien-aimée Céline. On ne vous dit pas comment on kiffe… vous avez deviné ! D'ailleurs, Monsieur Knott, Monsieur Van Ricjk, si vous avez besoin de blogueurs « portemanteaux », on prend tout. Sans exception. Même les chaussures (surtout les chaussures). On est même prêts à porter le T-shirt genre « tie and die », seule folie qui fait un peu tache dans ce paradis... Parce qu'à notre humble avis, VOULOIR se l'offrir sera une chose, POUVOIR se l'offrir en sera une autre. S’il y a une seule raison d’économiser du blé sur votre livret vert pour l'hiver prochain, les gars, croyez-nous, c'est pour Greg Van Rijck pour Jean-Paul Knott. En plus, c'est Belge. . Ça y est, on a mouillé. Désolés... 
Bien à vous.