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La Fille de son père…

Par La Fille Aux Chaussures


Anne Berest, La Fille de son père_Seuil

Ce livre rassemble tout ce que je n’aime pas dans la littérature des années 2000 : une écriture grossière (dans tous les sens du mot) empreinte de vulgarité. Pourtant, j’avais été attirée par les critiques dithyrambiques de l’Express, du Monde ou bien encore, par la chronique littéraire de France Info. Le livre s’est même retrouvé cet automne en compétition pour deux grands prix : le Flore et France Télévisions. Comme quoi, ce n’est pas toujours un gage de qualité…

Ce roman narre un secret de famille. Comme vous l’aurez compris à la lecture du titre, le personnage central n’est pas forcément la fille de son père…

Le père a remplacé son épouse mais la belle-mère accumule les maladresses et les erreurs d’appréciation. Il suffit d’une réunion de famille, d’un anniversaire ou d’un Noël pour que tout éclate : les mystères enfouis sortent du placard et les règlements de comptes ne tardent pas. La belle-mère de la narratrice insinue que la sœur aînée, Irène, ne serait pas la fille d’Albert, le père officiel. On le découvre très vite, la mère des trois sœurs, qui est décédée près de trente ans plus tôt, a en effet eu une liaison avec un avocat parisien avant de rencontrer son mari. L’homme de loi serait le père naturel d’Irène. Et là, tout est dit en vrac : le père trop autoritaire qui a gâché la vie de ses enfants, les filles qui n’arrivent pas à grandir, la mère qui a caché la vérité et laisse derrière elle des amants et des enfants illégitimes. Devant ces révélations qui dérangent les souvenirs bien ordonnés, il faut prendre une décision : se taire et tout gommer discrètement ou demander des comptes. Des questions fondamentales sur les liens familiaux et la filiation sont alors posées. Car il revient à la femme qui découvre qu’elle a désormais deux pères de faire un choix : conserver le père qui l’a élevée ou le renier en faveur de son père biologique.

Les vielles rancunes remontent à la surface et éclatent avec violence entre les membres de cette famille déjà divisée. Que faire de ce père d’adoption qui a toujours été plus sévère avec elle qu’avec ses soeurs cadettes? Quelle place accorder à l’héritage culturel qu’il lui a transmis? Ont-ils véritablement formé une famille? Les liens du sang sont-ils supérieurs aux liens de l’amour?

Mais, avant tout chose, il s’agit de guérir de la blessure du mensonge afin de pouvoir à nouveau envisager l’avenir avec confiance. Il s’agit également de surmonter la mort du père naturel (il meurt peu de temps après les révélations de la belle-mère) et d’accepter son absence pendant de si longues années. À peine découvre-t-elle qu’elle est enceinte que le père de son enfant décède dans un accident de moto (je viens préviens, ne lisez pas ce livre si votre moral est au plus bas!). Elle décide très vite que cet enfant ne viendra pas au monde. Elle ne peut pas le priver de son père. Mais tout n’est pas si simple… Et si la belle-mère s’était trompée? Et si des trois sœurs, Irène, n’était pas celle dont Albert n’était pas le père?

Ce que j’en pense donc? Vraiment très « bof« …

Trois soeurs que la vie a éloignées se retrouvent chez leur père à l’occasion d’un dîner d’anniversaire. Dans la maison d’enfance, les souvenirs affleurent. Les gestes deviennent nerveux, les langues fourchent et les rancoeurs s’invitent autour de la table. Au dessert, un secret de famille est révélé. Une bombe à retardement qui va, sourdement, modifier le quotidien de chacune des filles. Un premier roman acéré, qui sonde les rapports doux-amers de trois jeunes femmes et d’un père.

« La fille de son père » de Anne Berest – Ed. Seuil – 16 euros.
Prochaine lecture : « La Ferme africaine » de Karen Blixen.

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